Églises de Corrèze >Communes commençant par A

AFFIEUX


    Saint-Pardoux

C’est au populaire saint marchois, « source de douceur et père des pauvres », que fut dédiée cette petite église dont le chœur roman a été surmonté d’un clocher plus récent. Le gracieux portail orné d’archivoltes fut édifié au XIVe siècle. Il est surmonté d’une façade nue, percée d’un oculus et épaulée par des contreforts obliques.

L’édifice fut agrandi par l’adjonction de deux chapelles ; celle du nord, date du XVe siècle, l’autre, au sud, date de 1772. En 1768 le chœur fut orné d’un retable en bois sculpté orné d’une toile représentant l’Assomption de la Vierge, dont la fête patronale est célébrée le 15 août.

Une pierre tombale est conservée dans la nef.

AIX-LA-MARSALOUZE


    Saint-Martin

Les patrons secondaires de la paroisse sont les saints Gervais et Protais dont les statues encadrent le maître-autel. L’édifice se termine par un chevet plat de la fin de l’époque romane. La nef, voûtée en berceau repose sur des arcs doubleaux, mais des remaniements ont modifié, au XVIe siècle, l’architecture primitive : croisée d’ogives dur le chœur, flanqué de contreforts et chapelles latérales. Le retable du maître-autel, qu’une légende attribuait aux « moines-sculpteurs » de l’abbaye de Bonnaigue, « est une œuvre assez remarquable : colonnes torses, vignes rampantes, oiseaux becquetant, chacun reconnaît les motifs coutumiers de la sculpture aux temps de Louis XIV et de Louis XV » (J.B.Poulbrière).

ALBIGNAC


    Sainte-Marie

A la fin du XIe siècle, existait à Albignac un prieuré d’hommes dépendant de Cluse en Piémont. Trois siècles plus tard, les moniales de Coyroux, annexe de l’abbaye d’Aubazine qui s’était installée à proximité, obtiennent du pape Clément VI la jouissance du prieuré qui devint alors couvent de femmes.

De l’édifice primitif ne subsiste que la travée droite du chœur, surélevée plus tard pour servir de clocher, d’une charpente. L’ensemble fut renforcé pour construire des voûtes et édifier le chœur terminé par trois absidioles en forme de trèfle, semblables à celles qui ouvrent sur les bras du transept. La façade ouest fut alors complétée.

Le principal intérêt de l'église réside dans son décor sculpté composé de 34 chapiteaux en calcaire représentant des motifs végétaux, des animaux fantastiques et des personnages. Une statue de saint Martial fut installée au XIIIe siècle dans une niche de la façade, faisant pendant à saint Pardoux, de part et d'autre de la Vierge.

L’église possède une cloche datée de 1604.

ALBUSSAC


    Saint-Martin

Précédée d’un clocher-porche à deux étages, l’église semble remonter au XIe siècle, comme l’atteste une inscription aujourd’hui peu lisible. Sa plus grande originalité réside dans les arcatures où l’arc en mitre alterne avec le plein cintre. Le chœur, voûté en berceau conserve douze chapiteaux taillés dans un grès très fin. Les deux chapiteaux placés à l’entrée sont d’une grande élégance et leur décor végétal s’inspire de la première Bible de Saint-Martial. Sur un autre chapiteau apparaît un personnage curieusement incrusté dans la pierre, qu’une hypothèse fantaisiste faisait passer pour le Christ...

La chapelle nord, postérieure, fut construite au XVIe siècle.

ALLASSAC


    Saint-Jean-Baptiste

L’église primitive, de style roman, a été maintes fois remaniée, notamment aux XIV e et XVe siècles, grâce au mécénat de grands prélats, le cardinal raynaud de La Porte et Guillaume de Chanac, car elle était le fief des évêques de Limoges. Construite en schiste noir rehaussé de grès rouge, la façade occidentale est surmontée d’un clocher fortifié de mâchicoulis et flanqué d’une tour. Au sud s’ouvre un élégant portail décoré de lobes dits « à copeaux » par A. de Laborderie qui a étudié cette particularité de l’architecture limousine.

La longue nef est prolongée par le chœur à chevet plat, décoré d’un retable monumental (1679), jadis attribué aux frères Duhamel. Il a été restauré de 1987 à I989. Le tableau central est une copie du Christ en croix de Vélazquez, portant l’inscription « 1869, Emilie Bruine veuve Pruyate » Les statues qui l’encadrent représentent saint Jean-Baptiste et saint Joseph. La chaire à prêcher date de 1681.

Six chapelles latérales furent des fondations seigneuriales, notamment des Roffignac, décorée d’une statue de la Vierge de Pitié

La restauration a mis au jour un décor mural soulignant par de faux appareillages polychromes l’architecture de l’édifice...

Allassac possède cinq annexes, dotée chacune d’une chapelle qui abrite des sculptures intéressantes. La Chartroulle, qui a saint Ferréol pour patron, conserve une Pietà en bois peint de la fin du moyen âge, Saint-Laurent une statuette du martyr tenant le gril, instrument de son supplice,. A Gauch, est honoré saint Roch, saint Nicolas à Brochat qui abrite deux œuvres d’art populaire, une petite Pietà et une Vierge à l’Enfant. Plus rustique encore est la curieuse sainte Marguerite, titulaire de la chapelle restaurée de 1983 à 1993.

Sortie indemne du dragon qu’elle foule à ses pieds, sainte Marguerite est la protectrice des femmes en couches.

ALLEYRAT


    Saint-Pierre

L’église était un prieuré qui dépendait de celui de Saint-Angel. Son architecture marque la transition entre l’art roman et le début du gothique. La nef, pourvue d’une seule chapelle, se termine par une façade nue percée d’un clocher-pignon et à l’est par un chevet plat. Un curieux chapiteau orné d’une tête humaine évoque l’art celte, ainsi que la cuve baptismale.

Sur la voûte du chœur, le Christ et les quatre évangélistes peints dans un décor de style rocaille, contrastent avec la sobriété de l’extérieur. Un buste-reliquaire du XVIIe siècle abrite des reliques de saint Pierre.

ALTILLAC


    Saint-Etienne

« S’avançant entre deux vallons d’une égale fertilité, le clocher central, du haut de son tertre empanaché de vignes, voit à ses pieds la ville tout entière, massée derrière un rideau de verdure... » Cette évocation poétique de l’abbé Poulbrière amorce la description de l’église dont le plus ancien vestige est la cuve baptismale en trachyte, peut-être exécutée en Auvergne au XIIe siècle.

A côté du portail d’entrée a été placé le bénitier, assez haut pour empêcher les animaux d’y boire...

C’est entre 1528 et 1581 qu’un maçon de Saint-Privat, né Jean Glandier, refit le vaisseau de la nef, large et régulier. Le XVII e siècle enrichit l’église d’un intéressant décor sculpté. Le maître-autel, représentant des scènes de l’Ancien et du Nouveau Testament, fut exécuté, en 1676, par l’atelier des Tournié de Gourdon, à qui est peut-être due la curieuse tourelle ornée de bas-reliefs, datée de 1700, surmontant les fonts-baptismaux.

AMBRUGEAT


    Saint-Salvi-Saint-Martin

Ce prieuré-cure dépendait autrefois de Saint-Léonard-de-Noblat, ainsi que son annexe de Barsanges.

Saint Salvi, évêque d’Albi, en est le patron, mais saint Martin était porté comme tel en 1554.

L’élégant portail gothique orné de plusieurs archivoltes s’ouvre dans une façade nue épaulée de contreforts. Il est surmonté d’un clocher-pignon triangulaire percé de trois baies cintrées. Considéré comme archaïque, il devait être remplacé, en 1877, par un clocher-porche. Mais ce projet, dont un dessin est conservé, ne fut pas exécuté.

Le mur plat du chœur est décoré d’un retable néo-classique associant peinture et sculpture polychrome d’un bel effet décoratif. Au centre figure une toile représentant le Calvaire, qu’encadrent les statues des patrons de l’église.

Les deux bras du transept sont ornés d’ autels consacrés à la Vierge et à saint Salvi.

Les fonts-baptismaux, une cuve circulaire en granit et une statue d’évêque du XVIe siècle sont bien mis en valeur dans l’église restaurée.

ANGLES-SUR-CORRÈZE


    Notre-Dame

Cette petite église était un prieuré dépendant de l’abbaye de Tulle. Les armes du prieur du début du XVIIe siècle, Jean-Martin de Saint-Martial figurent sur le tableau qui surmonte le maître-autel. Le tabernacle est orné de bas-reliefs polychromes représentant le Christ en croix entre l’ange et la Vierge de l’Annonciation, le Christ au Jardin des oliviers et l’apparition à Marie-Madeleine.

Les murs massifs et la voûte en berceau du petit sanctuaire, ainsi que les fonts baptismaux remontent au XIIIe siècle. Le petit édifice était relié au château dont subsistent les vestiges d’une vaste tour carrée...

La dévotion à Notre-Dame des Angles, fêtée le dimanche qui suit l’Assomption, était autrefois florissante.

ARGENTAT


    Saint-Pierre

Selon la tradition locale,, l’église s’élève à l’endroit où mourut saint Sacerdos de Limoges, évêque des temps mérovingiens. Datant de l’époque romane, elle comprenait une nef flanquée de bas-côtés. Fortifiée au XIV e siècle, elle fut très endommagée pendant les guerres de Religion et restaurée au début du XVIIe siècle. En 1753, un retable baroque fut placé au-dessus du maître-autel.

C’est entre 1875 et 1879 que l’édifice fut reconstruit sur les plans de l’architecte Bardon, de Tulle, et pourvue d’un mobilier néo-gothique dû à M.Peuch. On remarque notamment la chaire avec sa cuve à trois avant-corps et son dais en clocher d’église. Un bas-relief illustre le thème de la Sainte Famille dans l’atelier de charpentier de Joseph, à Nazareth.

Le trésor conserve une croix de procession en cuivre de la deuxième moitié du XIII e siècle, provenant de l’église de La-Chapelle-aux-Plats.

ARNAC-POMPADOUR


    Saint-Pardoux

L’église actuelle est le seul vestige d’un monastère consacré en 1028 et relevant de l’abbaye de Saint-Martial... En 1101, une nouvelle dédicace concerne probablement l’édifice actuel. Guy de Lastours fit transférer dans l’église placée sous le patronage de saint Pierre les reliques de saint Pardoux, conservées à Sarlat.

Maintes fois délabré puis reconstruit, l’édifice doit son aspect actuel à la restauration menée aux XIX e et XX e siècles. Le vaste vaisseau de la nef et le transept, de style roman, sont les parties les plus anciennes qui se juxtaposent à des formes gothiques. Le chevet actuel, qui a remplacé celui de la première église, comporte trois absidioles en forme de trèfle, semblables à celles qui s’ouvrent sur les bras du transept. L’ensemble, primitivement couvert en charpente, fut renforcé pour construire des voûtes. La façade ouest fut alors complétée.

Le principal intérêt réside dans le décor sculpté composé de 34 chapiteaux en calcaire, présentant des motifs végétaux, l’affrontement d’animaux fantastiques et trois chapiteaux historiés relatifs à la vie de saint Martial dont une statue fut placée au XIII e siècle dans une niche de la façade, à côté de la Vierge et faisant pendant à saint Pardoux. Les reliques des deux saints sont aussi réunies dans un grand coffre en chêne en forme de châsse, datant de 1764, et récemment restauré. Deux sculptures, issues d’un atelier local, représentent la Vierge à l’Enfant et le Christ en croix.

Dans le croisillon nord se trouve un tableau de Chassevent (1875), représentant L’Assomption, également restauré en 1994...

    Chapelle Saint-Blaise

Cet édifice, érigé en collégiale au début du XVIe siècle par Geoffroy de Pompadour, a été restauré et décoré de fresques par André Brasilier.

ASTAILLAC


    Saint-Etienne

L’église, qui appartenait autrefois à l’abbaye de Beaulieu-sur-Dordogne, fut fondée en 860. Couverte d’un plafond en bois, elle s'achève par un chœur à pans coupés. Elle fut agrandie, au sud, par une chapelle gothique dédiée à saint Jean. Au-dessus du portail ouest, s’élève une tour carrée en bois.

AUBAZINE1


    église abbatiale Notre-Dame

C’est dans le premier tiers du XIIe siècle que se retira dans la forêt d’Aubazine Etienne, originaire du village de Vielzot en Xaintrie. Un certain nombre d’hommes et de femmes se groupèrent autour de l’ermite, si bien qu’il fallut songer à la fondation d’une communauté monastique. C’est le jour des Rameaux de l’an 1142 que l’évêque de Limoges procéda à la consécration de deux églises, l’une, pour les hommes, sur le site actuel et l’autre, pour les femmes, dans le vallon du Coyroux, éloigné de 600 mètres. Cinq ans plus tard, le double monastère était définitivement rattaché à l’ordre de Cîteaux.

Dédiée à la Vierge, l’église abbatiale fut élevée dans la seconde moitié du XIIe siècle, mais sa nef fut malheureusement amputée de six travées sur neuf au XVIIIe siècle. Les trois travées restantes sont couvertes d’une voûte en berceau légèrement brisé, ainsi que le transept, particulièrement imposant. Le mur pignon du croisillon nord communiquait avec les bâtiments monastiques par un magnifique escalier emprunté par les moines pour se rendre du dortoir à l’église lors des offices nocturnes. Comme il est de règle dans un édifice cistercien, le décor en est proscrit et seuls les vitraux « en grisaille » sont admis.

Le mobilier de l’église est particulièrement riche et diversifié. La célèbre armoire liturgique en chêne, de la fin du XIIe siècle, en est l’élément le plus ancien, mais le chef-d’œuvre unique est le tombeau d’Etienne d’Obazine, mort en 1159, exécuté vers le milieu du XIIIe siècle par un atelier d’Ile de France ayant probablement travaillé pour le roi saint Louis. Cette châsse reliquaire, taillée dans un calcaire fin, abrite le gisant entouré de scènes relatives à son activité de fondateur.

Dans le collatéral nord sont conservés trois vitraux de la seconde moitié du XIIe siècle, dits « grisailles romanes » dont les éléments originaux sont fort rares. Restaurés à la fin du XIX e siècle, ils ont servi de modèle à la vitrerie des autres baies refaite en 1910.

Le thème de la Vierge de Pitié, cher à la fin du moyen âge, est représenté par une fresque et par une statue en pierre polychrome.

Les stalles en bois ainsi que le maître-autel et son tabernacle témoignent des importants travaux de réaménagement de l’abbaye d’Aubazine au XVIIIe siècle

Les fouilles menées en 1985 sur le site de Coyroux ont permis de retrouver des fragments d’une Mise au Tombeau (fin XVe siècle), dont le plus beau vestige est l’élégante sainte Marie-Madeleine.

1La graphie ancienne, Obazine, a été remplacée, à partir du XVIe siècle, par Aubazine, qui a prévalu à l’époque contemporaine.

AURIAC


    Saint Côme et Saint Damien

Dès le XIIe siècle est attestée l’existence d’un prieuré bénédictin qui dépendait de Saint-Géraud d’Aurillac, possédant des reliques des saints médecins Côme et Damien, auxquels on recommandait les enfants.

L’église romane fut démolie au XVe siècle et son clocher-pignon remplacé par le clocher actuel. Le sanctuaire était surmonté d’une tour de défense où se réfugiaient les habitants en temps de guerre. Elle fut réduite de deux étages au XIXe siècle.

L’intérieur est d’une belle régularité, flanqué de bas-côtés et voûté sur croisée d’ ogives. Il conserve un Christ en croix monumental, une crosse eucharistique en bois doré datant de la fin du règne de Louis XIV, et un plat des âmes représentant l’Annonciation.

AYEN


    Saint-Laurent

Prévôté dépendant de l’abbaye de Solignac, en Haut-Limousin, Ayen possédait une église romane dont la reconstruction commença, selon l’usage, par le chœur. Le chevet gothique du XIVe siècle, couvert de voûtes légères, est orné de délicats chapiteaux à double rangs de feuillage et de trois magnifiques fenêtres.

Les ferrures des portes datent du XIIe siècle et l’extérieur possède de nombreux enfeux du XIVe siècle, d’une exécution remarquable, attestant l’importance du cimetière qui entourait le chevet. Une lanterne des morts est curieusement logée dans un contrefort, au milieu de l’abside.

L’église possède un riche ensemble de vitraux du XIX e siècle, dus à Henri Gesta, de Toulouse...