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TARNAC


    Saint-Georges-et-Saint-Gilles

Connue dès le IX e siècle, la paroisse, primitivement appelée Ternat, a pour patron principal le saint chevalier auquel est également consacrée une fontaine. Le premier édifice, de style roman, conserve sa nef voûtée en berceau sur doubleaux, rythmée par de grandes arcades en plein cintre se prolongeant dans le chœur et dans l’abside à pans coupés.

Sur le flanc nord de ce vaisseau fut construite, au XIVe siècle, une autre nef de style gothique, en même temps que l’on surhaussait le reste de l’église. La date de 1400 inscrite sur une pierre encastrée dans le chevet, correspond peut-être à l’achèvement de ces travaux.

Sur la façade occidentale, dépourvue d’entrée, s’élève un clocher-mur à pignon, percé de deux baies. L’accès à l’église se fait, au nord, par un portail décoré de plusieurs archivoltes. De part et d’autre ont été encastrés deux bas-reliefs, accompagnés d’inscriptions, provenant de l’édifice primitif. Le premier représente saint Georges à cheval ; le second montre un personnage nommé Petrus Arbertus, béni par un évêque. Sans doute s’agit-il d’un membre de la famille des seigneurs du lieu, le nom de Pierre Arbert étant mentionné trois fois, au cours du XII e siècle, par le Cartulaire d’Uzerche.

Le décor sculpté roman est aussi représenté par une cuve baptismale, les modillons du chevet et quelques chapiteaux.

L’église a été enrichie au XVII e siècle d’un important décor en bois peint. Au lieu de masquer l’architecture, comme le font souvent les retables, guirlandes, colonnes torses et statues s’insèrent harmonieusement dans les trois arcatures du chœur roman. De part et d’autre de l’autel, deux bas-reliefs représentent la Nativité et l’Adoration des Mages. Le tabernacle est surmonté de deux statues d’anges agenouillés. Les niches latérales sont occupées par les deux saints patrons de l’église. L’ensemble est attribué à l’atelier des Mouret de Tulle.

Un médaillon entouré d’un beau cadre de style rocaille, provenant sans doute d’un autre retable, représente le Christ enfant portant les instruments de sa future Passion. Ce thème est l’ « un des motifs favoris du XVII e siècle » (Emile Mâle).

D’un ancien Calvaire subsistent trois figures d’applique, le Christ, mutilé, la Vierge et saint Jean.

Un groupe du XIX e siècle représente avec beaucoup de grâce, mais sans mièvrerie, saint Joseph portant l’Enfant Jésus.

THALAMY


    Saint-Jean-Baptiste

A la limite du département de la Corrèze, sur un « plateau mélancolique » (J.B.Poulbrière), Thalamy était une possession de l’ordre de Malte, relevant du commandeur de Bellechassagne, son « seigneur spirituel et temporel ».

Construite au XIVe siècle, l’église assez vaste fut réparée à plusieurs reprises, notamment en 166I. Le clocher-mur à pignon percé de trois baies, épaulé par des contreforts, date du XVIe siècle, comme le chœur couvert de croisées d’ogives prismatiques. Le chevet plat est également flanqué de contreforts.

Dans la nef, couverte de lambris, s’ouvrent deux chapelles latérales. L’ une est consacrée à Notre-Dame, l’autre à saint Jean-Baptiste, patron principal des églises maltaises. Le patron secondaire est saint Martin.

Deux statues en bois, recouvertes d’une polychromie moderne, les représentent.

Le vitrail de la fenêtre axiale du chœur, figurant saint Jean-Baptiste, est signé Thérèse Jouve Massabuau, Brive, 1938. Les autres vitraux datent du XIXe siècle.

TOY-VIAM


    Saint-Jacques

Toy s’appelait au moyen âge Al Toire, Autoire, (la fontaine ?), paroisse qui fut annexée, puis unie à Viam.

C’était, à la fin du XI e siècle, un terrain de chasse pour le vicomte d’Aubusson, qui donna l’église, consacrée en 1076, à l’abbaye Saint-Martin de Tulle.

Le clocher-pignon à deux baies termine la nef qui semble avoir été prolongée d’une travée au XIVe siècle. Les voûtes à nervures qui se sont effondrées, ont été remplacées par un plafond. Les colonnes-pilastres qui les portaient ont conservés de curieux chapiteaux ornés de personnages contorsionnés, voire disloqués...

L’une des cloches porte la date de 1600 et le mur nord du chevet à mur droit a été refait en 1754, comme l’indique l’inscription tracée sur son contrefort Les vantaux de la porte datent de la fin du XIX e siècle.

La paroisse honorait comme patron secondaire saint Salvi, évêque d’Albi, dont le nom se retrouve dans la forêt de Montsalvi où s’élevait jadis une chapelle.

TREIGNAC


    Notre-Dame

Les parties les plus anciennes du gros oeuvre de l’édifice remontent au XIIIe siècle. Une inscription sur le linteau en accolade de la petite porte latérale sud indique la date de 1471. Elle correspond à la réfection des deux tiers des murs, des quatre piliers qui supportent les voûtes et des ouvertures. Après la ruine des églises de l’ancien bourg, dont Saint-Martin était la plus importante, Notre-Dame, d’abord annexe, devint paroissiale au XVII e siècle. Une Vierge à l’Enfant en bois doré, datant du début du XIXe siècle doit être issue du même atelier que celle, polychrome, de Saint-Merd-la-Breuille, dans la Creuse. Un enfant Jésus cloué sur la croix illustre un thème cher au catholicisme du XVIIe siècle, le pressentiment qu’a le Christ de sa passion future., souvenir possible des nombreuses missions prêchées à Treignac où une importante communauté protestante s’était implantée. Un Christ en croix naïf, accompagné de trois anges adorateurs, est caractéristique de l’art populaire de cette époque. Les vitraux sont l’œuvre de Camille Fleury (1914-1985).

Des nombreuses chapelles de Treignac seule subsiste celle des Pénitents blancs, consacrée en 1661 pour abriter la confrérie créée en 1637 sous le patronage de saint Jean-Baptiste. Le retable représente la Déploration et le tabernacle, couronné d’une gloire est attribué à l’atelier des Mouret de Tulle. Les statues de saint Joseph et saint Jean-Baptiste sont du même atelier. La chapelle conserve aussi une cloche de 1594 provenant de l’église ruinée de Soudène et un tableau, signé et daté, de J.Mazoyer, 1685.

TROCHE


    Notre-Dame-de-l’Assomption

L’église, connue dès le XIe siècle, a été construite en style roman, conservé dans l’avant chœur. Le chevet, à mur droit, est voûté en style gothique flamboyant., ainsi que les deux chapelles formant transept. Les consoles sur lesquelles reposent les nervures sont ornées de curieux masques. A la clef de voûte de la chapelle nord sont sculptées les trois tours des Pompadour, seigneurs de la paroisse.

La chapelle du midi conserve une statue de saint Jean-Baptiste, provenant de la chapelle maltaise du village de Chaumont, qui fêtait la nativité du Précurseur. Une statue en pierre de saint Sébastien, du XVe siècle, est accompagnée d’un donateur.

La nef, plafonnée et flanquée de deux autres chapelles, s’achève par une façade que domine un clocher-tour. Plusieurs réparations furent effectuées tout au long du XVIII e siècle. Le tiers de leur montant incombait à la Chartreuse du Glandier. Après le pillage de cette dernière, en janvier 1790, la municipalité de Troche fit part de sa « douloureuse amertume, n’osant plus croire qu’il n'y ait désormais rien de sacré, puisque des religieux qui prenaient même sur leur nécessaire pour alimenter chaque jour plus de cent familles misérables, n’ont point été à l’abri des incursions ».

L’église possède un grand Christ en croix de la fin du XIV e siècle.

Des peintures du XIX e siècle représentent saint Joseph et l’Enfant Jésus, une sainte martyre, ainsi que les saints Côme et Damien.

Un Chemin de croix et des vitraux contemporains complètent la décoration.

TUDEILS


    Saint-Martin

L’ancienne église, son presbytère et le château de l’ancien bourg se trouvaient un kilomètre plus bas que la localité actuelle. Trois églises se sont succédé dans la paroisse. La Vierge de Douleurs, décapitée, donnée par le curé Pierre d’Altissac en 1548, porte les armes de cette famille.

L’édifice, rebâti sous le règne de Louis-Philippe, fut démolie et reconstruite à l’entrée de la route qui conduisait autrefois les pèlerins vers Rocamadour. Ce lieu, dit L’Ouradour, est marqué par une croix du XVe siècle, représentant le Christ en croix sur une face et la Vierge de Pitié de l’autre.

La nouvelle église, de style néo- roman, est due à l’architecte Bonnay. Elle fut consacrée le 4 septembre 1899 et ornée d'un vitrail représentant le saint titulaire.

TULLE


    Cathédrale Notre-Dame

Sur cet emplacement fut construite l’abbaye Saint-Martin, mentionnée dès le VI e siècle, et dont les vestiges carolingiens ont été récemment retrouvés.

Le grand chevet à déambulatoire et chapelles rayonnantes, ainsi que la monumentale tour centrale, datant du XII e siècle, ont été détruits sous la Révolution. De l’époque romane, ne subsiste que la travée orientale de la nef, reconstruite en style gothique à la fin du XII e siècle.

Le clocher-porche appartient à la même campagne de construction. Ses deux derniers étages montrent l’évolution du style rayonnant vers plus d’élégance et de légèreté. Les fenêtres à double lancette, ornées de motifs trilobés ou quadrilobés, rappellent celles de la cathédrale de Limoges. Les piliers d’angle s’achèvent en tourelles couronnés de lanternons à flèche, à l’imitation de la flèche centrale qui culmine à plus de 72 mètres de hauteur. Cette prouesse architecturale traduit dans la pierre la dignité nouvelle de l’édifice, promu au rang de cathédrale par bulle pontificale du 13 août 1317, créant le diocèse de Tulle.

Les malheurs de la guerre de Cent ans, les luttes religieuses et les destructions révolutionnaires ont gravement nui à l’édifice et à son patrimoine religieux. Le lutrin, surmonté de l’aigle de saint Jean, est le seul vestige du riche mobilier liturgique du XVIIe siècle. Il fut remplacé, au XIX e siècle, notamment par Peuch, et à son tour partiellement démembré. Le grand orgue datant de 1839, a été partiellement refait en 1975.

Le mur nu élevé en 1796, après l’effondrement et la démolition de la partie orientale, est heureusement illuminé par la verrière de Jean-Jacques Grüber, posée en 1979. « La figuration est traitée avec discrétion pour donner l’effet d’une grande surface colorée abstraite, et c’est ce jaillissement de couleurs qui en fait la beauté » (Catherine Brisac).

Le père du maître-verrier, Jacques Grüber, avait réalisé, au début du XXe siècle, le vitrail du collatéral gauche représentant saint Martin de Tours et saint Martial. Celui du collatéral droit, dessiné par Louis Steinheil (mort en 1885), montre la Vierge à l’Enfant entre saint Joseph et saint Jean l’Evangéliste. Il provient de l’ancien Grand Séminaire.

De nombreuses statues, provenant aussi de monuments disparus, ont été rassemblées dans la cathédrale. Signalons parmi les plus importantes, pour son intérêt historique, celle de saint Jean-Baptiste que l’on sort, au soir du 23 juin, veille de sa fête, pour la procession de la Lunade, rappelant la peste noire et la famine qui ravagèrent la ville en 1348. Un moine aurait entendu une voix du Ciel lui déclarer que l’épidémie cesserait lorsque les habitants, pieds nus et habillés de blanc, porteraient en un point indiqué l’image du saint Précurseur. Le buste de la Vierge à l’Enfant dite « Notre-Dame de Tulle » provient d’une statue mutilée, mais sauvée, pendant la Révolution.

La plus ancienne statue conservée dans la cathédrale est un groupe en bois polychrome et doré (vers 1500), représentant sainte Anne apprenant à lire à la Vierge.

Trois œuvres picturales ont été conservées et restaurées : La Présentation de la Vierge au Temple (XVIIe siècle), la Cène par Roche (XVIIIe s.) et Le Repos pendant la Fuite en Egypte par Achille Devéria (1846).

Le Trésor possède une belle châsse émaillée (vers 1200), la statuette de saint Clair (XIVe s) et plusieurs autres pièces de petites dimensions.

Du cloître, élevé au début du XIIIe siècle, subsistent deux ailes qui abritent aujourd’hui le musée. La belle salle capitulaire a conservé des restes des remarquables peintures dont elle était entièrement revêtue au XIVe siècle, qui lui valurent le surnom de « merveille de Tulle.

La cité tulloise possédait plusieurs paroisses, chapelles et établissements monastiques, démolies pour la plupart. De l’ancien couvent de la Visitation, transformé en hôpital après la Révolution, subsiste la chapelle octogonale.

    Saint-Jean

L’ancienne chapelle Notre.- Dame de l’Hôpital. des Pauvres, connu depuis la fin du XIIIe siècle et où.la confrérie des Pénitents Blancs avait été installée en 1591, fut érigée en paroisse par décret impérial du 27 avril 1860.

A cette occasion fut élevé le bel autel de style éclectique, propre au règne de Napoléon III. L’urne- tabernacle que surmonte un crucifix est encadrée de deux niches abritant les statues de la Vierge et de saint Jean Evangéliste.

Une Vierge de Pitié de la fin du XV e siècle est abritée dans l’église où l ‘on vénère une Madone provenant de la chapelle du Rocher des Malades, où l’on déposait les pestiférés. Après avoir protégé les habitants de la terrible épidémie de 1631, elle fut précipitée du haut de la falaise par leurs descendants, en 1793.

    Saint-Joseph

L’extension prise par le Manufacture d’Armes au XIXe siècle a fait construire, au lieu dit Souillac, une cité ouvrière et une église, commencée en 1883 et ouverte au culte le 15 août 1890. Elle fut élevée en style gothique, sur les plans de l’architecte Bardon et décorée d’un important mobilier néo - gothique, dû à la générosité des fidèles.

En 1974-1975, un important ensemble de vitraux fut réalisés en dalle de verre sur béton par l’Atelier du Vitrail de Limoges, d'après les cartons d’Alain Makaraviez.

TURENNE


    Notre-Dame-de l’Assomption et Saint-Pantaléon

L’église de l ‘ancienne et célèbre vicomté de Turenne fut brûlée et détruite en 1575, le vicomte Henri de la Tour d’Auvergne, père du futur maréchal de Turenne, ayant embrassé la religion réformée dont il fut l’un des plus zélés défenseurs. L’année même de l’abjuration d’Henri IV (1593), Charlotte de la Marck, première épouse du vicomte, posa les fondements du nouvel édifice, sur une colline, hors des remparts. La mort l’empêcha de poursuivre son œuvre et, en 1629, « le vingt-septième jour du mois de juillet, messire François de la Fayette, évêque de Limoges, était ici et fit son ordonnance que l’église grande serait réédifiée ».

Cette vaste construction en forme de croix, supportée par des pilastres et arceaux en pierre de taille répond aux impératifs essentiels de la Contre-Réforme : que partout dans l’église, on puisse assister au saint Sacrifice et entendre le prédicateur.

La puissance retrouvée de la foi catholique triomphe dans le chœur. Le maître-autel est surmonté d’un tabernacle monumental d’excellente facture, attribué à l’atelier des Tournié de Gourdon. Il est surmonté d’une grande toile représentant le Calvaire. Elle est entourée de peintures en trompe-l’œil, technique également adoptée pour représenter un évêque et une sainte martyre, au-dessus des portes de la sacristie, encadrées de majestueuses colonnes torses. La restauration de 1986 a identifié cet évêque avec saint Martial.

Une Vierge à l’Enfant en bois polychrome, issue d’un atelier local, était plus propice à la dévotion populaire.

Une copie de la Nativité de la Vierge de Murillo, peinte au XIXe siècle, a été donnée par l’Etat.

D'importants travaux ont été entrepris pour sauver l'édifice menacé par des désordres structurels et restaurer le mobilier en très mauvais état.

La volonté d’unir tous les fidèles s’exprime par la devise du chancelier Michel de l’Hôpital, gravée sur la porte d’entrée : Unus Deus, Una Lex, Unum Baptisma.

Le clocher dominant le porche abrite trois cloches,.datant de 1676, 1737 et 1834.