Églises de Corrèze >Communes commençant par S

SADROC


    Saint-Pierre

L’église est mentionnée dès le début du XIIe siècle comme possession de l’abbaye de Tulle. Construite en style roman, elle a conservé intacts son clocher, les premières travées de la nef et le mur sud. Chaque siècle lui a apporté des modifications, notamment la fin du XVe qui l’a dotée de chapelles latérales couvertes de voûtes à nervures prismatiques. Au-dessus de celle du nord est une pièce voûtée sur croisée d’ogives.

La chaire et la table de communion sont peut-être l’œuvre de Jean Pourcher, maître-sculpteur de Tulle, assassiné à Sadroc en 1681.

Entre de lourdes guirlandes de fruits et de feuillage, des têtes de lions soutiennent la cuve de la chaire ornée de bas-reliefs figurant les quatre évangélistes. Le Christ assis et enseignant est représenté sur le dossier. La rampe, à décor de rinceaux, est d’un travail plus fouillé que la table de communion.

Ces deux œuvres sur bois sont, avec celles de Lamazière-Basse, les plus belles de Corrèze, selon Victor Forot Elles ont été restaurées, ainsi que l’intérieur de l’église, remis en état en 1980, et décoré de vitraux par l’atelier du vitrail de Limoges.

SAILLAC


    Saint-Jean-Baptiste

Cet ancien prieuré féminin dépendait de l’abbaye de la Règle, à Limoges. Les guerres de religion ruinèrent le petit monastère qui perdit tous ses bâtiments claustraux et l’abside de son église. Au milieu du XIXe siècle, on l’agrandit de deux chapelles formant transept. L ‘église se signale par ses deux tours, l’une à l’ouest, et l’autre, plus élevée, à l’est, surmontant une coupole octogonale.

L’édifice est précédé d’un porche profond, autrefois ouvert, comme à Beaulieu et à La Graulière. C’est au XIXe siècle qu’il a été fermé par un mur percé d’un portail néo-gothique. Au fond de ce porche s’ouvre l’ancien portail à triple voussures, orné de sculptures. L’Adoration des Mages se déroule sur le tympan, dans un style narratif empreint de bonhomie.

Seule la partie droite du linteau est authentique, un fragment de la partie gauche servant de support au bénitier.

Le trumeau abrite au creux de ses torsades des animaux poursuivis par des chasseurs, au son de la trompe dont joue l’un d’entre eux.

L’arc triomphal qui s’ouvrait sur le chœur disparu, est orné de deux chapiteaux remarquables où figurent, groupés deux par deux, les symboles des évangélistes : le taureau de saint Luc et l’aigle de saint Jean au sud, le lion de saint Marc et l’ange de saint Matthieu au nord.

Vraisemblablement commencée vers 1140, l’église a été dotée dans la décennie suivante d’un décor sculpté faisant écho au grand art languedocien.

SALON-LA-TOUR


    Saint-Hilaire

De fondation très ancienne, ce prieuré possédait une importante église, construite au XIIe siècle. Elle a conservé sa longue nef romane, dépourvue de transept et revêtue de profondes arcades qui s’appuient sur des pilastres massifs. Ils font place, dans le chœur à pans coupés, à de légères colonnettes. Le clocher surmonté d’une flèche qui faisait à la paroisse « à la fois plaisir et honneur », fut élevé à la fin du XIXe siècle.

A l’intérieur sont conservés d’intéressants chapiteaux représentant des animaux affrontés ou aux corps entrelacés. Sur des corbeilles plus tardives, des masques s’insèrent dans des rinceaux de rubans et de palmettes terminés par des fleurs ou des fruits, révélant un artiste inventif et habile.

Une Vierge à l’Enfant représente Marie berçant dans ses bras l’Enfant assoupi, dans une pose très naturelle. Sans couronnes ni auréoles, ce groupe est l’expression sacrée de la Maternité.

La chaire est un bel exemple du style néo-gothique.

SARRAN


    Saint-Pierre-aux-Liens

La reconstruction intervenue au XVe siècle peut être datée avec précision car² la clef de voûte de la première travée porte la date de 1409. Le buste de saint Pierre sculpté sur la clef de voûte du chœur est semblable à celui d'Eyrein, de la même époque. Ce chœur à chevet droit est précédé d’une travée où figurent les armes des Gimel, seigneurs d’alors. Au XIXe siècle, la nef a été flanquée de deux chapelles formant transept. Le clocher a été reconstruit en 1931.

Le maître-autel, tabernacle et retable proviennent, selon la tradition, de la chapelle des Récollets de Tulle. L’examen pratiqué lors de la restauration a montré que le tabernacle est l’élément le plus ancien. Cet édicule monumental à trois niveaux et deux portes, est orné d’anges cariatides, d’épaisses guirlandes de fruits et de feuillage. Les bas-reliefs figurent le Bon Pasteur, le Christ en croix entre Pierre et Paul et saint François d’Assise en extase. La représentation de ce saint dans la niche centrale atteste la provenance du retable, conçu pour des moines franciscains.

Les boiseries qui. couvrent les murs du chœur sont modernes. Elles auraient été exécutées au XXe siècle par un artisan du Monteil, Germain Val. On a inséré, de chaque côté du chœur, deux bas-reliefs du XVIe siècle, autrefois peints, les Noces de Cana et la Cène. Placés près de l’autel, ils symbolisent la préfiguration et l’institution du sacrement de l’Eucharistie.

Une Vierge de Pitié en pierre (fin XVe s.) est conservée dans la nef.

Le patrimoine de l’église s’est accru de onze statues entre 1852 et 1914, parmi lesquelles figure celle du bienheureux Pierre Dumoulin-Borie, béatifié en 1900.

SARROUX


    Saint Barthélémy

L’ église fut construite au XIIe siècle sur une butte jadis entourée par le cimetière. En forme de croix latine, elle possède trois chapelles latérales, deux au sud et une au nord. Une abside à cinq pans, percé en son centre d’une étroite fenêtre la termine à l’est. Le clocher en bâtière est coiffé d’une toiture à deux pentes. Il abrite trois cloches qui ont une particularité. La première, fondue en 1810, sonne le sol bémol, la seconde, fondue en 1889, le si bémol et la dernière, de deux ans plus récente, le do dièse. Le long des murs extérieurs court une corniche qui repose sur des modillons.

L’intérieur, en partie recouvert d'une polychromie tardive, est d’une grande homogénéité. Les trois travées de la nef, éclairée par des meurtrières, sont délimitées par des arcs doubleaux aigus retombant sur des demi-colonnes ornées de chapiteaux sculptés. Les arcs en plein cintre de l’abside, en hémicycle, et de la travée du choeur reposent sur des chapiteaux ornés de feuillage et de personnages. L’un d’eux, d’une grande force expressive, se rattache à l’art roman auvergnat. A l’angle de la corbeille dont il épouse parfaitement les lignes, un ange aux ailes éployées présente à deux mains un livre ouvert. A sa droite, saint Pierre tient une clé et une crosse démesurées.

Les chapelles, couvertes de voûtes à liernes, datent de la fin du XVe siècle. Le mobilier comporte un bénitier roman en pierre, deux tableaux du XVIIe siècle, une Vierge à l’Enfant en bois polychrome du XVIIIe siècle. Les autels, la chaire et les fonts baptismaux datent du XIXe siècle. Trois vitraux ont été mis en place au XXe siècle : Le Bon Pasteur, le Christ en Majesté et saint Louis.

SEGONZAC


    Saint-Médard

L’existence de l’église est attestée dès la première moitié du XIe siècle. Construite vers 1100, elle subit une restauration radicale au début du XXe siècle, notamment la démolition de la partie supérieure de son clocher, pour le mettre au goût du jour. Revenu à Segonzac en 1913, V.Forot écrivait qu’il avait « eu peine à reconnaître la vieille église » dans cet édifice « romano-moderne »...

La nef rectangulaire est prolongée par un chevet tripartite, terminé par un mur plat. Les trois absides sont voûtées en berceau d’inégale hauteur et revêtues d’arcades géminées.

Du décor sculpté, également très restauré, subsistent quelques éléments originaux. dans la partie orientale de l’église. Les entrelacs géométriques et les motifs végétaux alternent sur les corbeilles des chapiteaux. En revanche, les modillons qui soutiennent la corniche de la façade représentent des personnages et des animaux. Seul le chapiteau à droite de la porte est authentique.

Une statue en bois très expressive (XVIIe ) représente l’Evangéliste saint Luc.

La voûte et les murs du chœur ont été décorés, vers 1920, par un artiste russe émigré, Nicolas Katkov. Dans un style épuré, hérité des icônes byzantines, il a représenté le thème médiéval du Trône de Grâce, Dieu le Père recueillant le corps supplicié de son Fils. La colombe du Saint-Esprit, dont les ailes frôlent leurs visages, complète cette représentation de la Trinité adorée par les anges et les saints protecteurs de la paroisse, Médard et Laurent.

SEGUR-LE-CHATEAU


    Saint-Léger

Comme son nom l’indique, Ségur doit son origine à la forteresse des vicomtes de Limoges, dont « les ruines majestueuses se dressent fièrement comme pour prouver la puissance des seigneurs du moyen âge » (R.Fage).

Conséquence de cet état de fait, le bourg ne possédait pas d’église mais plusieurs chapelles. Outre celle du château, celle de Notre-Dame, dont on conserve encore la statue principale et une autre, sur la rive droite de l’Auvézère, dans le faubourg du Baillargeau. C’est sur cet emplacement que les habitants de Ségur décidèrent de construire une église, faisant valoir qu’ils dépendaient de trois paroisses, «à savoir Beyssenac, Saint-Julien et Saint-Eloi, dont les églises matrices sont si éloignées et les chemins si impraticables qu’ils ne pouvaient s’y rendre pour assister aux offices divins, fréquenter les sacrements et accomplir leurs devoirs religieux ». Maintes fois renouvelée, cette requête aboutit en 1749.

Démolie en 1863, l’église du Baillargeau fut remplacée par « la belle petite église » (J.B.Poulbrière) que Mgr. Berteaud consacra en 1865. Elle fut alors dotée d’un retable de style néo-classique et d’un ensemble intéressant de statuaire et de vitraux. Un tableau signé Edouard-Alexandre Sain (achat de 1876) représente Jésus et la samaritaine.

SEILHAC


    Sainte-Marie

L’église, dont la première mention date du Xe siècle, a été partiellement rebâtie en 1880 et consacrée par Mgr. Denéchau le 18 juin 1891. On a conservé au portail deux chapiteaux romans, dont l’un représente la Visitation, ainsi que. le chevet roman. Une belle série de modillons soutient sa corniche.

Grâce à l’abbé Perrinet, créateur de l’Association pour la Sauvegarde et l’Etude du Patrimoine Artistique Corrézien, l’église est devenue un authentique foyer d’art sacré. En 1972, ont été posés les vitraux de Louis-René Petit. La même année, Philippe Kaeppelin sculptait dans le métal l’autel, le tabernacle et le chandelier pascal.

S’inspirant des fresques médiévales, Albert Carré a rehaussé l’architectures de claveaux polychromes et a revêtu le choeur d’un décor fulgurant où le Saint-Esprit, rayonnant tel un soleil, est entouré des symboles des quatre évangélistes (1998).

A Pascal Beauvais sont dues les sculptures sur bois de chêne représentant la Nativité et la Passion du Christ (1998).

Le 29 août 1997 a eu lieu la bénédiction des cloches saint Jacques et saint Roch dont les statues sont conservées dans l'église. Le carillon est l’œuvre de la fonderie Paccard.

La statue de la Vierge à l’Enfant « au raisin », en bois peint et doré du XVIIe siècle, a été volée en 1987.

SERANDON


    Sainte-Radegonde

Ce bel édifice roman présente un chevet à cinq pans, décoré de corbeaux et épaulé par des contreforts. Le chœur, voûté de doubleaux, repose sur des pilastres et des demi-colonnes encadrant des arcades. La nef à deux travées, scandée par de grands arcs, est plus sobre.

Le porche, profond, a des archivoltes ornées de motifs faisant allusion, comme il est de règle à l’entrée des églises, aux péchés capitaux : avarice, luxure, orgueil, colère. Les murs latéraux aux arcatures étroites, sont, comme à Beaulieu, décorés de bas-reliefs. Leur mauvais état de conservation permet seulement d’en identifier deux. On reconnaît Daniel dans la fosse aux lions et l’ange du Seigneur venant le secourir. Les battants de la porte ont conservé leurs pentures en fer forgé du XIIe siècle.

Les chapelles latérales et les clochers qui les surmontent datent des remaniements effectués en 1495. La date de 1755 figurant au-dessus du portail doit correspondre à la reprise de la façade. De cette époque date le retable du maître-autel.

Des vitraux des XiXe et XXe siècles complètent la décoration intérieure.

SERILHAC


    Saint-Nicolas-de-Myre

Cet ancien prieuré-cure dépendait autrefois de celui de Saint-Martin de Brive. Son chœur, roman, est voûté en berceau, tandis que la nef a été couverte en bois et pourvue de bas-côtés à une époque ultérieure. La façade, que surmonte un clocher-tour, a été en partie refaite. Deux dates y figurent, 1758 et 1819.

L’intérieur, en partie recouvert d'une po

Au-dessus de la fenêtre du chevet est sculpté un cavalier. Le chœur a été surélevé d’un étage, à des fins défensives. Ces fortifications furent rendues nécessaires par les conflits de la guerre de Cent ans qui fit rage dans la contrée, les seigneurs de Sérilhac ayant pris le parti des Anglais contre le vicomte de Turenne qui fit assiéger le château, construit devant la façade de l’église.

Quelques peintures murales du XVIIe siècle subsistent à l'intérieur, ainsi qu'un Christ souffrant de la fin du moyen âge.

SERVIERES

    Saint-Laurent

D’origine romane, l’église de Servières n’était qu’une dépendance de celle de Glénic. Lorsqu’elle fut érigée en paroisse, au début du XVIIIe siècle, elle fut remaniée et dotée d’un clocher-tour à la place du clocher-pignon, que l’on cherchait à éradiquer de toutes les églises...Au siècle suivant, l’édifice fut pratiquement reconstruit, « et si les formes extérieures furent des plus maussades, du moins l’intérieur eut-il les conditions voulues pour servir la paroisse avantageusement ». (J.B.Poulbrière).

    Glénic

« La belle abandonnée des bords de la Dordogne ...», près du confluent de la Glane, est connue depuis l’an 875. Un même édifice servait pour les fidèles et pour les moines, qui dépendaient de Saint-Géraud d’Aurillac, placé primitivement sous le vocable de sainte Madeleine. L’église qui subsiste en partie date du XIIe siècle. Le clocher à quadruple arcade s’élevait à la jonction du chœur et de la nef, pourvue de chapelles latérales. L’abside semi-circulaire, voûtée en cul-de-four, a conservé sa fenêtre axiale « limousine », le tore de l’arc étant soutenu par des colonnettes de même section. La corniche est soutenue par des modillons semblables à ceux du chevet de Ligneyrac Les colonnes de l’arc triomphal sont ornées de chapiteaux sculptés.

Lors du transfert de la paroisse, l’église perdit son mobilier, ses cloches et ses vitraux. La nef s’écroula et les pierres en furent dispersées.

SEXCLES


    Notre-Dame

L’église romane possède un clocher construit sur un chevet plat. Le chœur, voûté d’un large berceau, est éclairé par une baie cintrée. Il est beaucoup plus étroit que la nef, modifiée du XIVe au XVIIe siècle, par l’adjonction de chapelles latérales, transformées par la suite en bas-côtés. La façade a été reconstruite vers 1867.

Deux vitraux en dalle de verre, exécutés par l’atelier de Sain-Benoît-sur-Loire, ont été installés en 1973.

SIONIAC


    Saint-Saturnin

Paroisse primitive de Beaulieu, cette église qui remonte aux temps carolingiens, devint par la suite une dépendance de l’abbaye élevée sur ses terres.

Avant les agrandissements survenus aux XVIIIe et XIXe siècles, le petit édifice, de la fin de l’époque romane se composait de trois travées carrées, éclairées à l’est par une longue fenêtre qui a disparu lors de l’adjonction d’une travée supplémentaire, vers 1863. L’intérêt majeur réside dans le fait que les deux travées subsistantes, voûtées en berceau, ont reçu postérieurement des voûtes sur croisée d’ogives. Larges, de section carrée, elles sont curieusement portées par des tronçons de colonnettes en encorbellement. « C’est le plus primitif ou tout au moins le plus grossier des essais d’ogives que j’aie encore vus », écrivait l’abbé Poulbrière. La voûte de la travée d’entrée et le clocher en pignon aigu datent du XVe siècle, comme l’atteste le portail, flanqué d’un bénitier.

Un presbytère ayant été construit au sud de l’église dans la seconde moitié du XVIIe siècle, on bâtit au nord, au siècle suivant, une chapelle latérale prolongée par la suite le long de l’ancien vaisseau.

SORNAC


    Saint-Martin

Cet ancien prieuré dépendant de Port-Dieu, devenu cure, adjoignit au saint titulaire saint Roch comme patron secondaire.

L’église, construite à la fin de l’époque romane, est voûtée en berceau sur doubleaux. Le « vaisseau régulier et sévère » s’achève par un chevet à mur droit. A l’autre extrémité, un clocher-pignon surmonte la façade. En 1527, eurent lieu des agrandissements, probablement les trois chapelles latérales, remaniées à la fin du XVIIIe siècle.

L’église renferme des pierres tombales de la fin du moyen âge et une statue de saint Roch plus tardive.

SOUDAINE-LAVINADIERE


    Saint-Jean-Baptiste et Assomption de la Vierge

Soudaine, paroisse originelle, a perdu au XIXe siècle son église, dédiée à saint Martin.

Le prieuré de Lavinadière, relevant de l’ordre du Saint-Sépulcre, fut fondé par Archambaud de Comborn, probablement à la suite d’un pèlerinage en Terre Sainte. Après la suppression de l’ordre, en 1489, il passa aux chevaliers de Malte.

L’église de la commanderie, attestée au XIIIe siècle, paraît remonter au siècle précédent, d’après ses ouvertures. Sur le mur du chevet ont été mises au jour des peintures murales du XVIIe siècle, représentant notamment saint Martin à cheval. Des pierres tombales des chevaliers du Saint-Sépulcre ont également été dégagées.

Le chœur renferme des stalles et une table de communion à balustres. Une chaire date de l’époque Louis XIV.

SOUDEILLES


    Saint-Martin et Saint-Blaise

Les parties les plus anciennes de cette église romane sont le chœur et l’abside semi-circulaire, décorée de trois arcades cintrées retombant sur des colonnettes. Leurs chapiteaux sont délicatement ornés de centaures et d’une représentation de saint Michel archange terrassant le dragon. Le clocher à pignon aigu surmonte une porte à voussures plus ancienne et deux statues encastrées figurant la Vierge et un saint, sans doute Jean l’Evangéliste.

L’intérieur conserve des œuvres de grand intérêt.

Dans la chapelle sud, éclairée par des vitraux de Léon Zack (1971), un enfeu du XIVe siècle abrite une statue de chevalierveillé par des anges. Le dragon et les deux charmants moines lisant de chaque côté du gisant proviennent peut-être d ‘un autre ensemble.

A la tête du défunt,figure le Christ en croix entre la Vierge et saint Jean; à ses pieds, saint Martin partageant son manteau avec un pauvre et un donateur. Deux hauts-reliefs du XVe siècle, représentant la Vierge à l’Enfant et une Sainte Femme, jadis conservés dans la sacristie, ont été restaurés et placés près de l’enfeu.

Dans la nef est exposée une pathétique Vierge de Pitié en pierre peinte du XVIe siècle, provenant du prieuré de Bonneval. La petite figure d’abbé mitré, abritée dans un pli du manteau de Marie, à tort considéré comme saint Martin, représente le donateur de cette œuvre magistrale.

Une navette à encens de la première moitié du XIIIe siècle porte un décor d’émail champlevé semé de rosettes dans lequel s’inscrivent deux bustes de saints.

On ne peut que déplorer la vente, au début du XXe siècle, par le curé d’alors, du chef- reliquaire de saint Martin, classé en 1891, présenté à l’Exposition Internationale de Paris en 1900, et décrit par J.B. Poulbrière comme "l’un des objets les plus précieux et les plus rares qu’ait su garder notre diocèse". L’église reçut en dédommagement une copie exécutée vers 1906 par un orfèvre anglais...

SOURSAC


    Saint-Julien

Dès le VIe siècle, il existait quatre églises à Soursac, comme en témoigne le testament de sainte Théodechilde, petite-fille de Clovis, qui en fit don à son monastère de Mauriac. Seule est restée la paroisse actuelle. En 1489, elle figure parmi celles que l’évêque de Limoges ordonne de rebâtir ou de réparer considérablement. Nous ne pouvons apprécier l’étendue de ces travaux car elle a été reconstruite en style néo-roman au milieu du XIXe siècle. Seul a subsisté le clocher du XIIe siècle.

SAINT-ANGEL


    Saint-Michel-des-Anges

« Les murs imposants de cette vieille église, dominant de son tertre de mousse et de granit le cours tranquille de la Triousonne » (J.B.Poulbrière) sont les vestiges d’un monastère bénédictin dont la première mention remonte à l’époque carolingienne, lorsque Roger, comte de Limoges, en fit don à l’abbaye de Charroux.

Les prieurs, issus des familles nobles de la région, exercent un double pouvoir, religieux et militaire, dont le siège est la forteresse qui jouxte les bâtiments monastiques. Sièges, incendies et pillages se succèdent aux XIVe et XVe siècles. Mais c’est en 1594 qu’eut lieu la plus sévère mise à sac par l’ « apostat » René de L’Age. Les moines de la congrégation de Saint-Maur qui s’installèrent en 1664 effectuèrent quelques réparations et réussirent à ramener un calme régulier, jusqu’en 1790. Sous la Terreur, le couvent devint maison de détention pour l’aristocratie féminine des environs d’Ussel.

Comment cette histoire prestigieuse et tourmentée s'inscrit-elle dans les pierres ?

L’église romane, déjà importante, fut reconstruite à l’époque gothique. La partie la plus remarquable est le chevet polygonal, scandé par de puissantes arcatures qui accentuent le caractère fortifié de l’ensemble. Le vaste choeur, voûté d’ogives, est éclairé par des fenêtres en arc brisé sous lesquelles s’ouvrent de petites chapelles ménagées dans l’épaisseur des murs. Le transept fut couvert, dans la deuxième moitié du XIIe siècle, de voûtes régulières dont les clefs sont ornées de blasons, malheureusement non identifiés. La nef présente un aspect moins homogène. Elle a conservé ses murs romans percés de fenêtres, dont l’une est ornée de chevrons que l’on retrouve à la cathédrale de Tulle. Les clefs aux armes de France, des Ventadour et des Plas attestent une reconstruction tardive, probablement inachevée lors de la consécration de 1525. Deux consoles représentant saint Michel combattant le dragon et pesant les âmes sont en effet postérieures à 1535 et traitées dans le pur style Renaissance.

Dans le prolongement du bras sud du transept, subsiste l’une des ailes des bâtiments conventuels, renfermant la salle capitulaire, terminé par une tour cylindrique. Deux tours carrées, véritables donjons, complétaient ce dispositif militaire.

L’église renferme un riche mobilier en bois sculpté. Un Christ en croix, d’une intensité dramatique remarquable est caractéristique de l’art douloureux de la fin du moyen âge. De part et d’autre de l’entrée du chœur sont accrochés deux bas-reliefs polychromes, œuvre d’un artisan local représentant l’Annonciation et le Couronnement de la Vierge. Un groupe de l’Education de Marie par sainte Anne traduit l ‘esprit didactique de la Contre-Réforme, tandis que le tabernacle du maître-autel, de pur style rocaille, en exprime le triomphe.

SAINT-AUGUSTIN


    Saint-Augustin

La particularité de cette église est d’être couverte en lambris imitant les voûtes à nervures gothiques. La nef est flanquée de trois chapelles basses au sud et de deux au nord. La première au midi, autrefois appelée Chapelle du Sépulcre, abritait une Mise au Tombeau en bois peint datée de 1558, aujourd'hui placée devant l'autel. Cette sculpture, vestige d’un retable démembré, fut offerte par Guillaume du Mas, prêtre et fondateur de la chapelle. Les armes de sa famille y sont figurées. Cette œuvre touchante est la réplique naïve des grands ensembles de pierre dont beaucoup furent détruits ou mutilés.

Un ex-voto, daté de 1720, montre des fidèles invoquant saint Blaise, protecteur du bétail., l’un des patrons secondaires de la paroisse. Ce charmant ex-voto porte la date de 1720.

La chaire à prêcher, du début du XVIIe siècle, a retrouvé sa polychromie d’origine, mais pas son escalier, disparu lors de sa mise à l’écart.

En 1681, le curé de la paroisse, François Meynard, commanda un tabernacle au sculpteur Pierre Duhamel qui s’associa au menuisier Antoine Cessac. Dans le retable actuel qui surmonte le maître-autel, subsistent quelques éléments de cette œuvre : les statues de saint Augustin et saint Roch sur leurs consoles, le crucifix et son cadre orné de nuées et de têtes d’angelots.

La statue de saint Roch est remarquable par le naturel de son attitude et le traitement savant des draperies de son costume de pèlerin.

Deux vitraux, dus à C. Borie, représentent saint Augustin et saint Michel.

SAINT-AULAIRE


    Sainte-Eulalie

Le vocable de la sainte martyre espagnole, déformé en sainte Aulaire, a donné son nom à la paroisse qui l’a « masculinisé ».

L’église, qui existait dès le XIe siècle, fut reconstruite en 1452 par Jean I de Beaupoil, seigneur de Saint-Aulaire. Bâtie en grès local teinté de rose, elle présente une structure homogène, assez basse et couverte de voûtes sur croisée d’ogives très régulières.

Son mobilier se distingue par trois pièces de grand intérêt. Sur l’autel de la chapelle nord, une Vierge de pitié en pierre peinte proviendrait, selon la tradition, de la chapelle funéraire, aujourd’hui détruite, proche du château également édifié par le seigneur de Saint-Aulaire. La noblesse des visages, le traitement précis de l’anatomie et des vêtements, ainsi que la composition harmonieuse, révèlent la main d’un grand sculpteur, probablement formé dans les ateliers rouergats.

Peut-être est-il aussi l’auteur du saint Jean l’Evangéliste, malheureusement très mutilé,, retrouvé dans un jardin au XXe siècle, et mis à l’abri dans la chapelle sud. L’affliction qu’il exprime laisse supposer qu’il faisait partie d’un Calvaire dont les statues du Christ et de la Vierge ont disparu. Ces deux œuvres remarquables datent de l’extrême fin du XVe siècle.

Dans la sacristie est fixé au mur un bénitier en bronze moulé portant gravées les armes de Jean II, fils du constructeur de l’église et de Marguerite de Bourdeille qu’il épousa en 1506.

Le vitrail glorifiant sainte Eulalie est dû à l’atelier de Limoges.

SAINT-BAZILE-DE-LA-ROCHE


    Saint Baudille

Le patron du lieu, dont le nom fut déformé au cours des siècles, est saint Bauzile ou Baudille, martyrisé à Nîmes. Fêté le 20 mai, il était très honoré jadis dans le midi de la France et le nord de l’Espagne.

L’église a conservé un chevet roman rectangulaire à l’entrée duquel s’élevait le clocher primitif. Il a été reconstruit au XIXe siècle au-dessus de la façade. La nef est flanquée de deux chapelles dont l’une est moderne. De chaque côté du maître-autel se trouvent les statues du saint patron et de saint Sébastien qui aurait mis fin à une épouvantable épidémie de peste.

Une grande dalle garde le souvenir des petits enfants lents à marcher qui tentaient d’y faire leurs premiers pas, sous l’invocation de saint Baudile...

SAINT-BAZILE-DE-MEYSSAC


    Saint-Basile

« Au pied d’un versant, jadis tout planté de vignes estimées, se trouvait en 893 un oratoire consacré au martyr nimois saint Baudile » (J.B.Poulbrière). Devenue église, la paroisse passa à l’ordre de Malte, sous l’invocation de saint Jean-Baptiste. Les visiteurs de l’ordre constatèrent en 1617 que la voûte de cette église avait été « ruynée par les guerres passées » Elle fut détruite et reconstruite au village de Longueville. Le nouvel édifice, de style néo-roman dû à l’architecte Hulot, fut consacré le 17 octobre 1875, sous le vocable de saint Basile de Césarée.

Plusieurs toiles naïves représentent saint Jean l’Evangéliste, saint François d’Assise, la Lapidation de saint Etienne et le martyre de saint Pierre Dumoulin-Borie.

SAINT-BONNET-AVALOUZE


    Saint-Bonnet

Saint Bonnet fut, à la fin du VIIe siècle, évêque de Clermont-Ferrand, après avoir été chancelier du roi d’Austrasie, puis gouverneur de la Provence. Ses vertus le rendirent très populaire et quand on transporta son corps de Lyon où il était mort en 722, à Clermont, un chroniqueur affirme que plusieurs localités sur la route adoptèrent le nom du bienheureux. Ce fut le cas pour six paroisses de Corrèze, et seulement deux en Haut-Limousin.

La petite châsse mérovingienne que conserve l’église en atteste la haute antiquité. Ce reliquaire en cuivre estampé et doré, en forme de maisonnette, possède un anneau fixé sur chaque pignon, permettant de le suspendre. Les reliques qu’elle renfermait sont depuis longtemps perdues.

L’édifice roman s’ouvre par un portail encadré de deux lions taillés dans le granit. La nef est flanquée de deux chapelles. Celle du sud, voûtée en berceau, était consacrée à saint Antoine et saint Blaise. Leurs effigies en pierre ont été mutilées au temps de la Terreur. La chapelle du nord, voûtée de croisées d’ogives prismatiques, fut fondée en 1536 par le prêtre Etienne Bussière, originaire du village de ce nom. On y vénérait Notre-Dame-de-Pitié, Ce petit groupe en pierre peinte, touchant par sa simplicité, a été mis à l’abri dans un coffre- vitrine qui protège aussi la châsse.

L’église ne possède aucune image de saint Bonnet dont le culte fut supplanté par saint Roch, plus efficace contre les épidémies de peste.

SAINT-BONNET-ELVERT


    Saint-Bonnet

A la fin du XIXe siècle, J.B.Poulbrière visita l’église qui s’élevait « sur le penchant de la colline...au bord de la route de Montagnac à Saint-Michel ». Elle fut rebâtie, quelques années plus tard, sur le sommet où l’avaient précédée la maison d’école, puis le presbytère.

Construite en style néo-roman sur un plan en forme de croix latine, elle est surmontée d’un clocher-tour et dotée d’un mobilier très homogène exécuté par un artisan local, M.Feyt, maître-menuisier. Le mur plat qui clôt le chœur est revêtu de boiseries en chêne sombre. Le tabernacle est décoré des thèmes faisant allusion au sacrifice de la messe, l’Agneau, la vigne et le pélican. Les vitraux, offerts en 1903, par l’abbé Chabrerie, représentent saint Bonnet, patron de la paroisse et saint Martin, patron du diocèse. Ils ont été exécutés par l’atelier Cambon, à Montpellier. A l’entrée du chœur sont placées deux statues en bois, sans polychromie, représentant saint Antoine ermite et une figure féminine, peut-être une Vierge d’Annonciation.

Dans la nef, la chaire, le Chemin de croix et le monument aux morts de la guerre de 1914-1918, complètent la décoration de l’église qui possède quelques éléments du décor de l’édifice précédent : deux autels placés dans les bras du transept et une Vierge à l’Enfant conservée dans la sacristie.

SAINT-BONNET-LA-RIVIERE


    Saint-Bonnet

Ancienne possession de l’abbaye de Solignac, fief de la maison de Pérusse des Cars, l’église présente la singularité d’avoir été construite sur un plan circulaire, à l’imitation du Saint-Sépulcre de Jérusalem, en expiation d’un crime, rapporte la légende.... Elle est le seul monument en rotonde du Limousin, avec la chapelle du Sépulcre dans la collégiale de Saint-Léonard-de-Noblat.

Malgré d’importantes restaurations menées au XIXe siècle et la démolition de la tour nord pour construire une sacristie, l’édifice, qui semble dater du XIIe siècle, a conservé sa structure primitive : un déambulatoire annulaire, séparé du rond-point central par dix colonnes. Le chœur, situé en face de la porte d’entrée, communique avec le déambulatoire par une double arcade, à droite et à gauche.

Au-dessus de l’autel nord se trouve un groupe en pierre, jadis polychrome, de la Vierge de Pitié entre saint Jean et sainte Marie-Madeleine. Les têtes en ont été refaites au XIXe siècle.

SAINT-BONNET-L’ENFANTIER


    Saint-Côme et Saint-Damien

Donné au monastère de Solignac par Charles le Chauve, le lieu doit son nom aux nombreux enfants présentés au saint évêque de Clermont, vénéré comme thaumaturge. Il semble avoir été supplanté dans ce rôle par les saints médecins Côme et Damien, même s’il est encore mentionné comme patron sur la cloche datée de 1477.

L’église a été rebâtie à la fin du XIXe siècle en style néo-roman. Elle conserve quelques éléments du mobilier antérieur : un Christ en croix et un petit retable baroque surmonté de la statue de l’un des saints médecins, également glorifiés sur les vitraux de l’abside.

SAINT-BONNET LES TOURS DE MERLE


    Saint-Bonnet et Saint-Maur

Autrefois appelé « le Pauvre », ce village qui ne comptait que 33 feux à la veille de la Révolution, s’enorgueillit de la proximité des célèbres tours de Merle.

Son église romane, restaurée au XIXe siècle, conserve une cloche donnée en 1603 par Claude de Pestels dont la famille était alliée aux seigneurs de Merle, ainsi qu'un tabernacle en bois doré aux naïves sculptures.

SAINT-BONNET-PRES-BORT


    Saint-Bonnet et Saint-Clair

Cette paroisse était autrefois appelée « Saint-Bonnet-Port-Dieu », car elle dépendait de ce prieuré. L’église est un édifice roman bien conservé. Son portail à triple archivolte est orné de ces « lobes à copeaux », fréquents dans nos églises. Le chœur et le chevet sont revêtus d’arcatures, simples ou géminées.

De naïves statues en bois polychrome représentent saint Clair et l’Enfant Jésus. Un bas-relief du même style figure la Vierge remettant le rosaire à saint Dominique et sainte Catherine de Sienne.

L’église a été récemment décorée de vitraux dus à Thérèse Jouve-Massabuau.

SAINT-CERNIN-DE-LARCHE


    Saint-Sernin

Le nom du lieu, déformé par la suite, est celui du titulaire de la paroisse, Sernin, ou Saturnin.

Le petit édifice roman a gardé son caractère, à l’exception de deux chapelles latérales tardives : coupole et arcatures géminées sous arcades, petites fenêtres, corniches saillantes, chapiteaux historiés d'une facture assez fruste.

SAINT-CHAMANT


    Saint-Amand

Le nom de cette paroisse est la déformation de celui de son patron, Amand, évêque de Rodez au Ve siècle. Elle célèbre aussi saint Martin en souvenir de son appartenance à l’abbaye Saint-Martin de Tulle.

L’édifice roman fut fortifié au XVe siècle, époque à laquelle on éleva un hourd en construisant deux murs perpendiculaires à la façade, encadrant le portail.

L’histoire de celui-ci a été minutieusement retracée par Evelyne Proust. Dans un pitoyable état au début du XXe siècle, il fut restauré, en 1925-1926, par l’architecte Albert Mayeux. Le tympan fut démonté, les arcs trilobés remplacés et le trumeau restitué avec, dans sa partie supérieure, le chapiteau utilisé comme bénitier dans l’église. Après cette restauration, la parenté avec le portail de Collonges apparaît très étroite. L’analyse des sculptures révèle un maître, probablement actif sur ce premier chantier. Il a représenté sur le tympan l’Ascension du Christ, contemplée par la Vierge et les douze apôtres. Une différence est, cependant, à noter. Pour meubler les angles laissés vides par les anges, l’imagier y a placé deux têtes. L’hypothèse selon laquelle elles pourraient représenter des donateurs doit être rejetée, car ils occuperaient une position supérieure à celle des apôtres et les dimensions de leurs visages sont égales à celui du Christ...L’art roman ayant toujours exprimé la hiérarchie des personnages par leurs proportions, il faut y voir des figures de remploi, sans lien avec la composition principale.

Parmi les chapiteaux, il faut remarquer ceux des piédroits, de part et d’autre du trumeau. On y voit l’avare, une énorme bourse accrochée à son cou, refusant l’aumône à un pèlerin, sur les conseils du démon représenté à ses côtés. En face, un autre diable tente de s’emparer de l’âme que pèse l’archange saint Michel. Comme dans d’autres églises, cette parabole incitait le fidèle à se montrer charitable envers les pauvres qui devaient se presser à la porte du sanctuaire...

Le style « adouci » de ces sculptures, abandonnant le hiératisme roman pour la souplesse des formes gothiques, permet de les dater vers 1160-1170.

L’église conserve une Pietà en bois peint du début du XVIe siècle.

SAINT-CIRGUES-LA-LOUTRE


    Saint-Cyr et Sainte-Julitte

Forme romane francisée de Ciricus, saint Cirgues est synonyme de saint Cyr. La tradition locale rapporte qu’au moment de choisir l’emplacement de l’autel, lors de la construction de l’église, le maçon jeta son marteau qui tomba sur le dos d’une loutre accroupie près d’un vivier...Le souvenir en est fixé sur la clef de voûte la plus large du chœur, datant du XVe siècle et sur une pierre de la façade entre les baies du clocher.

L’église fut, en effet, fondée à cette époque par Jean de Veyrac, seigneur du lieu, et fortement remaniée tout au long du XVIIIe siècle.

Au-dessus du portail figure un Calvaire, grossièrement sculpté. Le clocher abrite trois cloches dont la plus ancienne, récemment restaurée, porte la date de 1555. Elle porte une invocation à saint Jean-Baptiste, titulaire de la première église, à saint Cyr et à tous les saints. Elle est ornée de représentations de la Vierge à l’Enfant, de saint Michel et de le Christ de Pitié.

L’église renferme un sarcophage et plusieurs sculptures des XVIIe et XVIIIe siècles en bois peint et doré. On remarquera le groupe de sainte Julitte, noble veuve de Tarse, en Turquie, tenant par la main son fils Cyr, âgé de trois ans, avec lequel elle subit le martyre au début du IVe siècle.

L’éducation de la Vierge par sainte Anne, saint Joseph, une Vierge à l’Enfant et une jeune martyre, tenant un livre et une palme complètent cet ensemble.

Deux représentations attestent la dévotion au saint « anti-pesteux », Roch, représenté par une statue en bois polychrome et par une naïve peinture sur toile du XIXe siècle. Le saint « laïcisé », coiffé d’un chapeau à larges bords et vêtu à la mode du temps, est agenouillé, à côté de son chien, mais sans son ange. Tenant son bourdon de pèlerin de la main gauche, il montre sa plaie de la main droite.

SAINT-CLEMENT


    Saint-Clément

Comme ses voisines, Chanteix et Saint-Bonnet-l’Enfantier, l’église de Saint-Clément fut, à l’époque carolingienne, une possession de l’abbaye de Solignac. Les demi-colonnes romanes supportant un arc légèrement brisé à l’entrée du chœur indiquent la fin du XIIe siècle. Le mur droit du chevet est éclairé par de larges fenêtres ornées de vitraux en grisaille qui lui confèrent beaucoup de luminosité. La nef, qui devait être primitivement voûtée comme l’attestent des départs de colonnes, est recouverte d’un plafond lambrissé peint et décoré de médaillons. Deux chapelles latérales ont été ajoutées ; celle du sud au XIVe siècle, et celle du nord au siècle suivant.

Elle est contemporaine d’ un groupe en pierre de la Vierge de Pitié de la fin du XVe siècle. Débarrassée de sa polychromie moderne, elle a retrouvé sa beauté première.

Dans le chœur sont placées les statues de saint Clément et de saint Barthélémy dont l’église possédait des reliques et que l’on fêtait, après une foire, le 26 août.

Bien mise en valeur lors de sa restauration, l’église s’est enrichie d’un autel en étain martelé, dont la face antérieure est ornée d’épis, de pampres et de sarments de vigne, faisant allusion au sacrifice du pain et du vin. Il est l’œuvre de Philippe Kaeppelin (1975).

Louis-René Petit renoue avec la tradition du vitrail roman dans les dalles de verre qui éclairent le chevet.

SAINT-CYPRIEN


    Saint-Cyprien

Cette paroisse porte le nom d’un saint abbé périgourdin, puissant thaumaturge, qui vécut au VIe siècle. Sa fondation, qui doit remonter à cette époque, en fait l’une des plus anciennes du département. Elle fut donnée à l’abbaye de Solignac dont elle releva jusqu’à la Révolution.

Sa construction semble dater du XIe siècle. Elle se signale par son portail sculpté et fut, par la suite, pourvue d’un clocher à hourds.

SAINT-CYR-LA-ROCHE


    Saint-Cyr et Sainte-Julitte

Avant de partir en pèlerinage à Saint-Jacques de Compostelle, à la fin du XIe siècle, le vicomte de Limoges fit don à l’abbaye d’Uzerche de la paroisse de Saint-Cyr.

Construite dans un beau grès rose, bien appareillé, l’église offre en façade, un clocher-mur à pignon épaulé par des contreforts à redents et percé de deux baies. L’élégant portail est orné de plusieurs archivoltes A la croisée du transept s’élève une tourelle surmontée d’un clocheton, construite au XVIIe siècle. Elle est flanquée, en contre-bas, d’un manoir ayant appartenu aux Pompadour.

La baie sud du chœur est ornée d’un vitrail du XVe siècle, représentant la Crucifixion.

La chapelle de Notre-Dame est le but d’un pèlerinage important le 8 septembre. Elle s’élève à l’endroit où fut découverte une statue de la Vierge, grâce à un taureau qui fouillait obstinément le sol de ses cornes. Ce petit oratoire fut restauré entre 1774 et 1776. De cette époque date le décor de l’autel, surmonté de colonnes torses délicatement ouvragées.

SAINT-DEZERY


    Saint Didier de Langres

L’église primitive, incendiée sous la Révolution, a fait place à un édifice à nef unique, flanquée de deux chapelles latérales, « que surmonte sur façade un joyeux clocheton » (J.B.Poulbrière), construit en style néo-gothique à partir de 1856, sur les données d‘Eugène l’Ebraly. Cconsacrée le 9 septembre 1893, elle fut annexée l’année suivante à la paroisse de Saint-Fréjoux. Le nom romain de son patron, Desiderius est à l’origine de celui de la localité. Il est toutefois honoré conjointement avec sainte Radegonde, dont la fête prime même la sienne. Ayant conservé ses boiseries en chêne ciré, son chemin de croix et ses vitraux, cette petite église constitue un exemple intéressant de l’art religieux au XIXe siècle.

On y remarque une statue en bois de sainte Radegonde ( XVIIIe s.) et une bonne copie de la Vierge aux donateurs de Van Dyck, ( musée du Louvre).

SAINT-ELOI-LES-TUILERIES


    Saint-Eloi

Cette paroisse est mentionnée dès l’an 1100 et sa construction remonte à cette époque. La nef unique est prolongée par un chœur, légèrement plus étroit, terminé par un chevet plat. Le mur ouest a été percé, en 1745, d’une porte qui a conservé sa menuiserie cloutée d’origine. Elle est surmontée d’un oculus et d’une ouverture correspondant au grenier. L’entrée primitive se trouvait au sud, dans l’épaisseur d’un porche surmonté d’un clocher très original. Cette tour massive de trois étages a son rez-de-chaussée couvert d’une coupole. L’étage supérieur, percé sur les quatre côtés de baies géminées en plein cintre, est couvert d’un toit à quatre pans.

La nef est voûtée en berceau en plein cintre ; le chœur en berceau brisé est éclairé de trois fenêtres romanes.

Sur le côté nord de la nef s’ouvre une chapelle voûtée sur croisée d’ogives, portant les armes des du Mas, seigneurs du lieu. La cloche, datée de 1532, a été donnée par Catherine de Salaignac qui avait épousé, dix ans auparavant, Jacques du Mas.

Peut-être fut-elle aussi la donatrice de la statue de sainte Catherine, aujourd’hui mutilée.

Le tabernacle datant de 1665 a été remplacé en 1896.

SAINT-ETIENNE-AUX-CLOS


    Saint-Etienne

La première pierre de l’édifice actuel fut posée le 13 juin 1867 et Mgr. Berteaud le consacra onze ans plus tard.

La longue nef, flanquée de deux chapelles formant transept, est couverte de voûtes à nervures, caractéristiques du premier art gothique adopté par l’architecte Hulot. L’abside est à pans coupés et la haute flèche est visible de loin. Le mobilier et les vitraux constituent un ensemble homogène, représentatif de l'art sacré de la fin du XIXe siècle.

Une statue en bois du XVIIe siècle représente l’éducation de Marie par sainte Anne.

L’église de Busséjoux renferme plusieurs statues en bois du XVII e siècle : un apôtre et deux bustes reliquaires (saint Etienne et saint non identifié). Surmontant le retable, une toile figure saint Martial donnant sa bénédiction.

SAINT-ETIENNE-LA-GENESTE


    Saint-Etienne

La petite église, restaurée au XIXe et au XXe siècles, est une construction romane. Sa nef voûtée en berceau aigu, avec un seul doubleau, communique par un arc triomphal avec le chœur en hémicycle, décoré de trois arcatures. Dans celle du milieu s’ouvre une fenêtre soulignée d’un tore reposant sur des colonnettes. Le portail est également pourvu de colonnettes supportant les archivoltes. Des contreforts, portant la date de 1728, furent élevés pour étayer le clocher-mur à pignon à deux baies. La cloche la plus ancienne a été bénie en 1768.

De part et d’autre du chœur figurent deux statues en bois peint et doré de la fin du XVIIe siècle représentant saint Etienne et saint-Jacques-le-Majeur.

Lors de la restauration sont apparus les vestiges d’une Crucifixion peinte, encadrée d’une frise géométrique fleurdelysée. Les vitraux sont de Jean Mauret.

SAINT-EXUPERY-LES-ROCHES


    Saint-Exupère

L’église conserve des éléments romans, soubassement des murs, doubleau à l’entrée du chœur et fenêtre axiale. Les demi-colonnes adossées aux murs de la nef portent des voûtes de la fin du XVe siècle, l’édifice ayant été restauré en 1495.

Le porche, encadré de cinq voussures profondes, était surmonté par un clocher-mur, percé de baies que ne surmontait aucun pignon. Pour lui donner plus d’élévation on l’a remplacé, à la fin du XIXe siècle, par deux tourelles carrées, à toits aigus, reliées par une galerie couronnée de créneaux.

La voûte du chœur est ornée d’une clef qui la rattache aux Roger de Beaufort. Les chapelles latérales étaient également des fondations seigneuriales, datant de la fin du moyen âge, en partie restaurées au XVIIe siècle.

Un panneau en bois peint du XVIIIe siècle représente la Nativité de Marie. Couchée dans un berceau de bois à nacelle sur patins courbes, modèle courant en Limousin, la Vierge est emmaillotée de bandelettes, comme sur la statue où elle figure dans les bras de sainte Anne, patronne de l’église en 1773.

Une autre statue en bois peint et doré du XVIIIe siècle représente saint Maurice, légionnaire, face à saint Exupère, portant la tenue traditionnelle des soldats romains.

Un bâton de croix processionnelle en cuivre estampé et argenté du XVIIe siècle est orné d’un précieux décor en losange à semis de fleurs de lys.

SAINTE-FÉRÉOLE


    Saint-Martin de Tours

Au début du IIe siècle, une jeune chrétienne fut martyrisée sur les lieux qui prirent alors son nom, Sainte- Féréole. L’église romane, dédiée à saint Martin, subit maintes vicissitudes. Par sa situation élevée et fortifiée, le château fut un enjeu stratégique pendant la guerre de Cent ans et au XVIe siècle. « La ruine de l’église vint de celle de la tour », écrit le prêtre Jean Vacherie dans son Journal, rédigé en 1631, « car les huguenots s’en étant emparés...ils faisaient étable (irrévérence endiablée !) de l’église. Et les curés furent si nonchalants que, ne couvrant la dite église, la voûte de pierre s’abreva (sic), et enfin presque tout fut acrevanté à l’aide du lierre qui, s’étant saisi des murailles, les perça en plusieurs endroits ».

L’église fut relevée de ses ruines en 1624 et le chœur fut doté d’un maître-autel surmonté d’un tabernacle et d’un retable. Le tableau central représente la Descente de croix, inspirée de la célèbre composition de Rubens. De part et d'autre des fenêtres du chœur figurent les statues en bois peint et doré de saint Martin et sainte Féréole.

L’autel sud, consacré à sainte Féréole, est orné de deux peintures représentant la jeune fille étendue, comme assoupie, sur les lieux de son martyre, puis accueillie et couronnée au ciel par la sainte Trinité.

Des autels secondaires du XVIIIe siècle, rehaussés d’une vive polychromie, sont consacrés à saint Jean-Baptiste et à saint Roch. L’évolution stylistique est manifeste entre le premier, néo-classique par sa structure, mais encore agrémenté d’un décor végétal rocaille et le second, résolument antiquisant. Des bustes reliquaires sont également conservés. Deux cloches furent fondues en 1783.

Les peintures murales du choeur ont été restaurées en 1987-1988, en même temps que son mobilier. A cette occasion furent effacées la colombe du Saint-Esprit et les quatre têtes de chérubins peintes au XIXe siècle, pour dégager les rinceaux du décor antérieur.

L’église s’est enrichie d’un vitrail de Leon Zack.

SAINTE-FORTUNADE


    Saint-Martial

La paroisse se nommait Saint-Martial-le-Noir, jusqu’au jour où « le pasteur du lieu, surpris d’entendre avant le lever du jour, les cloches sonner à toute volée, accourt promptement et trouve un étranger prosterné au pied des autels. Le voyageur lui raconte que, fatigué de la route, il a déposé près d’une fontaine les restes de Fortunata, et qu’à son réveil il a fait de vains efforts pour les lever de terre. Les cloches, cependant, toujours ébranlées d’elles-mêmes, semblaient annoncer quelque joyeuse fête : on reconnut ce miracle éclatant, et le corps de la sainte fut transporté en grande cérémonie dans le bourg qui, depuis ce temps, a pris le nom de Sainte-Fortunade. Bonnélye, Histoire de Tulle et de ses environs. Ce nom lui était déjà acquis en 894.

Cette jeune sainte, née en Bourgogne « de parents idolâtres, nobles, puissants et fortunés » fut martyrisée à Agen au milieu du II e siècle. Son doux et pur visage a inspiré un chef-d’œuvre, le chef-reliquaire en bronze, dont la datation controversée ne saurait en rien amoindrir la beauté.

L’église, datant du milieu du XIIe siècle, présente une nef unique prolongée par une travée de chœur que clôt une abside polygonale. Le clocher carré à baies romanes, supporte un beffroi en bois postérieur. Le décor sculpté est constitué de douze chapiteaux, dont deux ornent le portail occidental. Le plus intéressant, à gauche de l’entrée du chœur, représente deux épisodes de la vie de saint Martial, recevant la crosse des mains de saint Pierre et ressuscitant son disciple Aurélien. Entre ces deux scènes, plane la main de Dieu. Un autre chapiteau montre, dans des attitudes d’une véracité remarquable, deux guerriers s’affrontant, protégés par leurs boucliers.

Peut-être simple coïncidence, ce décor sculpté présente, selon Evelyne Proust, « de très grandes similitudes avec un groupe d’œuvres de la région d’Agen ».

En 1674, « damoiselle Marthe Dumas » fit un legs pour la construction de la chapelle nord qui abrite un groupe en pierre, très mutilé, de la Vierge de Pitié.

Des dalles de verre ont été exécutées par Louis-René Petit et l’atelier monastique de Saint-Benoît-sur-Loire.

SAINT-FREJOUX-LE-RICHE


    Saint-Frédolphe

Fréjoux est la forme la plus ancienne de Frédolphe, évêque de Saintes, que la paroisse honore, ainsi que saint Jean-Baptiste et la Vierge.

L’église romane présente un chevet à pans coupés, décoré d’arcades, de colonnettes et de corbeaux, un chœur scandé par des pilastres et une nef voûtée à doubleaux reposant sur des colonnes. De profondes voussures encadrent son portail surmonté d’un clocher-mur à trois baies, flanqué d’une tourelle... Les chapelles latérales, fondées par des familles seigneuriales, datent de la fin du XVe siècle.

Un riche ensemble de bois sculptés est conservé dans l’église. L’élément le plus ancien est le devant du maître-autel, datant de la fin du XVIIe siècle, qui proviendrait de l’abbaye de Bonnaigue. Il figure la Cène, dans un style très original, par la diversité des attitudes, l’expressivité des visages et l’abondance des détails qui en fait de véritables natures-mortes.

La restauration récente a mis au jour un remarquable décor peint soulignant l’architecture par des claveaux polychromes. L’abside est ornée de la colombe du Saint-Esprit entouré d’anges et de vases de fleurs.

Les boiseries et le tabernacle en forme d’urne dorée datent du XVIIIe siècle, ainsi que les angelots qui l’encadrent. Dans l’autel latéral sud sont insérés trois petits panneaux provenant d’un retable disparu. Ces bas-reliefs en bois peint et doré, du XVIIe siècle, représentent l’Annonciation, la Nativité et le Couronnement d’épines.

Dans une vitrine est conservé le bras-reliquaire de saint Fréjoux, en cuivre gravé et doré du XIIIe siècle.

SAINT-GENIEZ-O-MERLE


    Saint-Geniez

Le vieux bourg dominait le promontoire sur lequel s’élèvent les tours de Merle. Les difficultés d’accès conduisirent à sa translation à Soult. L’église y fut consacrée en avril 1897.

L’ancienne église était précédée, à l’ouest, d’un clocher-mur percé de quatre baies, surmontant une façade plus ancienne, ornée d’un portail à triple archivolte en arc brisé et d’une fenêtre très étroite. Le chevet se terminait par un mur droit aux armes de Merle.

Le chœur datait du XIVe siècle. La nef étant postérieure d’un siècle, ainsi que la belle chapelle sud, fondée par Jean de Veyrac, coseigneur de Merle. L’église était jadis entourée d’enfeus et on vénérait à proximité une fontaine où étaient portés les enfants malingres.

SAINT-GERMAIN-LAVOLPS


    Saint-Germain

L’église a été rebâtie en style néo-roman sur un plan en croix latine. Seule la façade ouest est ancienne. Le pignon à deux baies n’a gardé qu’une cloche ancienne, de 1673, dédiée à saint Antoine, patron secondaire, ainsi que saint Michel.

La chaire était soutenue par un Samson "de robuste facture", selon le chanoine Poulbrière qui le vit en 1890. Déplacé parce que jugé indécent, il a trouvé refuge au musée de Tulle.

Le maître-autel, de style néo-gothique, est un bel ouvrage dans la tradition des sculpteurs sur bois corréziens. Il est agrémenté de bas-reliefs polychromes et encadré de délicates peintures décoratives qui rayonnent autour de la colombe du Saint-Esprit.

Un haut-relief en bois du XVIIe siècle, malheureusement très vermoulu, représente le Christ aux outrages.

Des vitraux du XIXe siècle glorifient saint Germain et saint Jacques le Majeur. De la même époque datent des tableaux sur bois représentant l’Annonciation et les apparitions de la Vierge à Lourdes et à Pontmain.

SAINT-GERMAIN-LES-VERGNES


    Saint-Germain

Comme ses voisines de Saint-Maixent, Chanteix et Saint-Bonnet-l’Enfantier, l’église appartenait, à l’époque carolingienne, à l’abbaye de Solignac. La construction actuelle date des XIV e et XV e siècles. A l’est s’élève un curieux clocher-donjon, surmonté d’un reste de hourds, autrefois protégé par un fossé et percé de petites ouvertures qui attestent son rôle défensif. Il abrite deux anciennes cloches de 1507 et 1597. La première porte le sceau des Roffignac, seigneurs du lieu. Elle invoque comme protecteurs, outre saint Germain, les saints Georges, Denis, Sébastien et Exupère.

Le chœur, voûté de croisées d’ogives toriques reposant sur des colonnettes en faisceau, est éclairé par de belles fenêtres.

Le mobilier comporte une cuve baptismale en granit et plusieurs œuvres intéressantes des XVIIe et XVIIIe siècles : tabernacle orné de volutes, statues de saint Germain, d’un autre évêque et de saint Jean-Baptiste, ainsi qu’une copie de la Descente de croix de Rubens.

SAINT-HILAIRE-FOISSAC


    Saint-Hilaire

L’église romane conserve un portail dont l’archivolte est ornée de têtes de clous. Le clocher-pignon à deux baies a été remonté en 1747, comme l’atteste le contrat passé entre la paroisse et « Guinot Bassignac, du village de Constant ».

A l’intérieur, des demi-colonnes reposant sur des consoles portent des chapiteaux, injustement méconnus. L’un d’eux représente des atlantes, mains accoudés sur les hanches, traduisant bien l’effort nécessaire pour supporter de tailloir. Un autre représente la luxure aux mamelles pendantes, dévorée par des serpents. Le chœur, terminé par un mur droit, est voûté en croisée d’ogives, comme les plus tardives des chapelles latérales.

Le riche trésor de l’église a été transféré à Lapleau. Il se compose d’une châsse, d’une croix de procession et d’un reliquaire-monstrance. La pyxide en émail champlevé, classée en 1891, a disparu après 1965.

Les vitraux sont l'oeuvre de Jean Mauret (1989).

SAINT-HILAIRE-LES-COURBES


    Saint-Hilaire

L’église, qui a pour patrons secondaires les saints Jean et Paul, appartenait primitivement à Solignac, mais en 1107 l’évêque de Limoges en fit don à l’abbaye d’Uzerche.

L’édifice roman conserve une haute fenêtre cintrée, seule ouverture percée dans la longue nef flanquée de contreforts. Deux d’entre eux encadrent, au sud, la chapelle latérale, couverte de voûtes d’ogives, comme le reste de l’église. L’accès se fait au sud, par une porte encadrée d’une triple archivolte en arc brisé. A l’ouest, une porte secondaire est surmontée d’un clocher-pignon à deux baies portant deux cloches. La plus ancienne date de 1719.

Le cimetière a conservé des tombes sacerdotales et une belle croix sculptée, hélas détériorée, semblable à celle qui se trouve dans le jardin du presbytère. La tradition rapporte qu’elles auraient été données par un charretier qui traversa sans encombre l’étang glacé et enneigé où son chien s’était noyé. Comme l’écrit, avec sa sensibilité poétique, le chanoine Poulbrière, le distinctif " les Courbes", donné au village dès le Xe siècle, peut « venir des courbes de l’horizon autour du petit bassin où sommeillent ses eaux ».

SAINT-HILAIRE-LUC


    Saint-Hilaire

De l’église romane subsiste la porte qui s’ouvre au sud, avec ses deux voussures et ses colonnettes surmontées de chapiteaux sans tailloir. L’abside à pans coupés remonte également au XIIe siècle. Elle est ornée de modillons et percée de deux fenêtre cintrées. Deux pilastres supportent l’arc triomphal, déjà gothique, qui ouvre sur le chœur. Les désastres de la guerre de cent ans entraînèrent d’importants travaux, vers 1495. Le mur-pignon d’ouest, avec un campanile à deux baies, fut refait et une chapelle ouverte au sud.

Une belle Vierge à l’Enfant du XVe siècle, en bois peint et doré, est abritée dans une niche, à droite de l’entrée du chœur.

Un fer à hostie de la même époque est conservé dans la sacristie.

SAINT-HILAIRE-PEYROUX


    Saint-Hilaire

L’église fut consumée par les flammes dans la nuit du 4 au 5 juillet 1827. Seul subsiste le chevet roman, flanqué de contreforts plats et couronné d’une corniche décorée de corbeaux grimaçants. Les voûtes se sont effondrées et ont été remplacées par un plafond. La chapelle du sud a conservé ses voûtes à nervures prismatiques.

La haute tour carrée du clocher dominant la façade a été refaite en 1891. « On détruisit alors, contre le gré du curé absent, un vieux portail à voussures dont aucun débris ne permet actuellement de préciser l’époque » (J.B.Poulbrière).

Le mobilier comporte deux statues en bois peint et doré : une gracieuse Vierge à l’Enfant et saint Jean-Baptiste.

On le retrouve sur un vitrail du XIXe siècle, aux côtés de saint Hilaire. Un Christ en croix monumental de cette époque relève de l’art dit « sulpicien ».

SAINT-HILAIRE-TAURIEU


    Saint-Hilaire

L’église, romane à l’origine, fut reconstruite en 1474 et son portail date de cette époque. D’autres remaniements eurent lieu en 1771 et les plafonds plats sont sans doute postérieurs. Deux chapelles lui donnent un plan cruciforme et une tour carrée s’élève en façade.

L’église possède une croix processionnelle du XVe siècle et un tabernacle baroque.

SAINT-JAL


    Saint-Gal

Placée sous le patronage de l’évêque de Clermont, mort en 553, l’église fut donnée, peu après, au monastère de Vigeois par saint Yrieix et sa mère Pélagie. Elle appartint, par la suite, à l’abbaye de Solignac, puis aux évêques de Limoges dont elle honora l’un des prédécesseurs, saint Loup.

L’édifice bénéficia probablement des largesses du cardinal Aymar Robert de Saint-Jal, promu à ce titre en 1542, l’année de l’accession de Clément VI au trône pontifical, mais elle fut ruinée pendant la guerre de Cent ans. En 1374, en effet, « les citoyens de Brive résolurent de délivrer les châteaux de Bar et de Saint-Jal d’une bande de scélérats, tant anglais que nationaux, qui s’en étaient emparés et qui sortaient, comme de deux repaires, pour porter la désolation dans toute la province » M.Serre, Histoire de Brive ancienne.

De 1490 date l’ordre de reconstruction, menée par les nouveaux seigneurs, de la famille des Gimel dont les armes figurent à la voûte du chœur.

L’église présente une façade massive en forme de tour, surmontée d’un clocher en charpente coiffé de deux toitures superposées.

Sur l'autel de la chapelle nord se trouve une remarquable statue de saint Roch, en bois peint et doré, du XVIIe siècle, restaurée en 1976, à l’occasion de l’exposition au château de Sédières consacrée à ce saint. Vêtu en pèlerin, comme à l’accoutumée, il est accompagné de l’ange guérisseur, mais pas de son chien fidèle. Il tient dans sa main droite un plat contenant deux poissons, ce qui en ferait, pour certains, le patron des mariniers.

SAINT-JULIEN-AUX-BOIS


    Saint-Julien-de-Brioude

A la fin du XVIIIe siècle, le prêtre Pierre-Etienne Béronie fit reconstruire en partie son église qui avait beaucoup souffert, mais son œuvre ne dura qu’un siècle. Le clocher s’étant écroulé en 1878, on la démolit pour construire à sa place un édifice néo-roman, surmonté d’un haut clocher-tour, qui fut consacré le 6 mai 1889.

Un autre sanctuaire, consacré à Saint-Pierre-aux-Liens, s’élève sur la rive de la Maronne. La croix processionnelle qui y est conservée est un chef-d’œuvre de l’orfèvrerie romane. Sur une croix ébranchée repose le Christ dont le visage et le corps sont stylisés à l’extrême. Ses traits apaisés n’expriment aucune souffrance. Béni par la main de Dieu le Père, il protège à son tour le donateur représenté à ses pieds. Cette œuvre, probablement d’origine germanique, aurait été rapportée, au temps des Croisades, par un seigneur de la famille de Pénières.

SAINT-JULIEN-LE-PELERIN


    Saint-Julien-l’Hospitalier

Le patron de cette paroisse, proche de la Haute-Auvergne, est saint Julien le Pauvre, ou l’Hospitalier, protecteur des voyageurs, des pèlerins et des aubergistes.

L’église romane se termine par un chevet droit. Voûtée en berceau, elle était autrefois flanquée de chapelles, transformées en bas-côtés, à l’exception de deux d'entre elles. Celle du sud, voûtée sur croisée d’ogives, date de la fin du XV e siècle. Elle fut probablement fondée par Balthazar de Rochedragon, coseigneur de Merle.

L’église conserve une statue de saint Joseph dont le culte se répandit après le Concile de Trente. Il porte la verge fleurie qui le distingua des autres prétendants de Marie.

SAINT-JULIEN-LE-VENDOMOIS


    Saint-Julien–de-Brioude

Cette paroisse tire son nom du petit territoire qui l’entoure, le Vendonnais, et non de la région de Vendôme... D’après la chronique du monastère de Vigeois, cette terre fut ravagée, à la fin du XIIe siècle, par des pillards qui rançonnèrent aussi Arnac, Lubersac et Beyssac.

L’église, romane à l’origine, se présente comme un édifice de la fin du moyen âge. Son chœur à nervures porte, à sa clef de voûte, les armes de Gautier de Pérusse des Cars et d’Andrée de Montberon, qu’il épousa en 1451.

Pourvue de chapelles latérales à cette époque, elle fut fortement remaniée dans le dernier quart du XVIIIe siècle. On la dota alors de boiseries et de peintures.

Saint Julien est représenté au nord, saint Christophe au sud par Maisonade, peintre de Limoges qui travaillait à la chapelle de Pompadour vers 1740, également l’auteur des deux panneaux de l’Annonciation surmontant le retable du maître-autel.

Une statue de saint Roch est un bel exemple d’art populaire.

Sous le porche, une ancienne cuve baptismale est ornée de motifs gravés en demi-cercle.

SAINT-JULIEN-MAUMONT


    Saint-Pardoux

Des deux anciennes paroisses dont les noms sont accolés, seule la dernière a subsisté.

L’église de Maumont, sous le vocable de Saint-Pardoux, avait pour patrons secondaires saint Blaise et saint Barthélémy dont une statue est conservée. Devenue annexe de Saint-Julien, elle lui fut unie en 1629.

Jugée trop petite, elle a été refaite en style roman en 1861.

Devenu, depuis la Révolution, une annexe de Maumont, Saint-Julien a conservé « son église, à peu près délaissée, sur un tertre vert dominant la vallée de l’église rivale...Le petit clocher-pignon qui en domine la façade sans porte l’indique à peine aux passants de la grand-route, avec ses deux baies où ne se balance plus qu’une seule cloche » J.B.Poulbrière qui écrivait cette évocation mélancolique au début du siècle dernier, mentionne le chœur du XV e siècle, décoré de peintures murales, portant à sa clef de voûte les armes des Saint-Julien, seigneurs d’alors. Au chevet subsistent les restes d’une litre funèbre de la famille d’Aubery à laquelle passa, par la suite, le château.

SAINT-JULIEN-PRES-BORT


    Saint-Julien et Saint-Nazaire

L’église est précédée, à l’ouest, par un porche percé de passages latéraux, au fond duquel s’ouvre le portail roman, décoré de colonnettes, dont deux ont disparu. Des contreforts épaulent la façade surmontée d’un pignon triangulaire percé de trois baies et flanqué d’une tourelle. Des modillons soulignent la corniche.

La nef unique, presque entièrement refaite aux XVe et XVIe siècles, s’achève par un chevet plat. Au fond du chœur, un retable néo-classique glorifie les deux saints patrons.Il encadre la fenêtre axiale ornée d’un vitrail représentant le Bon Pasteur, signé A.Champrober, Clermont-Ferrand, 1873.

A droite de la porte d’entrée, une cuve baptismale romane est ornée d’animaux et de rinceaux.

Dans la chapelle latérale sud est conservée une toile représentant le Couronnement de la Vierge où figurent des blasons de donateurs. Le vitrail consacré à N.D.de Lourdes est de L.Balmet (1947).

La fontaine miraculeuse, proche de l’église disparue de Saint-Nazaire, a fait l’objet d’un culte nouveau, grâce à l’érection, en 1894, d’un chemin de croix et d’une statue, bénite le 28 avril 1901.

SAINTE-MARIE-LAPANOUZE


    Notre-Dame-de-l’Assomption

L’église, d’une belle régularité, remontant au XIIe siècle, possède un clocher-mur percé de deux baies. La nef à deux travées, qui conserve des chapiteaux romans, a été couverte au XV e siècle de nervures prismatiques ornées de clefs de voûte. Elle s’ouvre sur un chœur gothique beaucoup plus élevé.

Sur l’autel repose un tabernacle décoré de bas-reliefs représentant saint Jean-Baptiste et saint Roch. Deux autres statues attestent l'importance du culte rendu au saint « anti-pesteux ».

Du XVII e siècle date une statue de la Vierge à l’Enfant, en bois peint. De la même époque, un bas-relief en bois peint et doré, représentant l’Assomption de Marie, vocable sous lequel est consacrée l’église, provient probablement d’un retable démembré.

SAINT-MARTIAL-DE-GIMEL


    Saint-Martial

L’église romane possède une chapelle sud fondée en 1440 par la veuve de Gérald de Beaufort, seigneur du Pouget, pour y abriter sa sépulture, « près la porte, à main droite, », là où elle se tenait pendant la célébration de la messe.

Le retable et la chaire en bois sculpté reflètent l'art des Duhamel.

Le trésor conserve une croix de procession gothique, à double face représentant le Christ en croix et la Vierge à l’Enfant, ainsi qu'une pyxide.

SAINT-MARTIN D’ENTRAYGUES


    Saint-Martial

La façade de l’église, surmontée d’un clocher-pignon à deux baies, présente, dans sa partie inférieure une porte de style ogival, surmontée d’une large arcature surbaissée. L’église fut en effet refaite vers l’extrême fin du XVe siècle, lorsque les Combarel devinrent seigneurs du lieu. Leurs armes figurent à la voûte du chœur. La chapelle familiale, au nord, et le portail présentent également les caractéristiques du style flamboyant. La chapelle sud, sans nervures, dédiée autrefois à sainte Marthe, paraît postérieure.

Le maître-autel est surmonté d’un tabernacle-retable en bois peint, restauré, de la fin du XVIIIe siècle.

SAINT-MARTIN-LA-MEANNE


    Saint-Martin

L’église, très ancienne, semble remonter au XI e siècle. Elle a conservé de cette époque le chœur et l’abside en hémicycle, décorée de corbeaux. Le portail d’ouest et le clocher-mur qui le surmontent datent de la fin du XIIe siècle. Une restauration eut lieu en 1902, mais elle respecta un encorbellement, très rare.

Au XVII e siècle, on ferma par un retable la fenêtre axiale et on ouvrit au sud une fenêtre portant la date de 1669.

Le tabernacle, restauré en 1992, a été déplacé dans la chapelle absidiale du bas-côté nord. Ce remarquable travail en bois sculpté et doré est orné de bas-reliefs représentant des scènes de la Passion au registre inférieur, encadrant le Calvaire représenté sur la porte. Les gradins, jadis photographiés par V.Forot, ont malheureusement disparu, ainsi que plusieurs éléments de la partie supérieure où quatre angelots portaient les instruments de la Passion. Le Christ ressuscité surmonte la niche d’exposition ; deux bustes du Christ et de la Vierge sont posés sur les ailes.

La statue de saint Martin est présentée sur une console, à droite de son autel.

Le vitrail du chœur a été exécuté par l’atelier d’Anne et Guy Le Chevallier, d’après le carton de Christine Mesmer.

SAINT-MARTIN-SEPERT


    Saint-Martin

Selon la tradition locale, saint Martin de Tours, de passage dans la région, aurait fait halte au village de la Boissière dont la fontaine, devenue miraculeuse, garde une échancrure faite par son genou...

Des reliques du saint sont conservées dans l’église, ancienne possession de l’abbaye de Solignac. Cet édifice roman, harmonieusement proportionné, possède un clocher carré à baies géminées et un chevet polygonal. Le chœur est décoré d’arcatures reposant sur des colonnes que rehaussent des vestiges de polychromie ancienne.

La fenêtre axiale est décorée d’un vitrail représentant le saint patron à cheval, partageant son manteau avec le pauvre. Il a été donné, au XIX e siècle, par la famille de Murat de Bellisle. De cette époque date le maître-autel dont subsiste l’antependium, figurant des apôtres, en bois sculpté et peint.

La nef, voûtée en berceau brisé portant divers écussons, fut remaniée au XVe siècle. Elle est flanquée de deux chapelles de cette époque, celle de la Vierge du côté de l’Epître, et celle de saint Martin du côté de l’Evangile.

Des statues en pierre du saint patron et de saint Antoine complètent le mobilier.

SAINT-MATHURIN-LEOBAZEL


    Saint-Mathurin

Cette paroisse est, en Bas-Limousin, la seule consacrée au protecteur des enfants malades, des fiévreux et des agonisants. Ses reliques, apportées à une date inconnue, faisaient autrefois l’objet d’un pèlerinage au cours duquel les fidèles suivaient, parfois à genoux, le sentier qui montait du moulin de la Maure jusqu’au bourg.

L’église, construite en granit tendre exploité sur place, a gardé de l’époque romane un chœur et un chevet en hémicycle, décoré d’une belle corniche sur corbeaux. L’arc d’entrée du chœur était primitivement surmonté d’un clocher. On le remplaça, au XIIIe ou au XIV e siècle, par un clocher-pignon à deux baies à l’ouest. La façade, remaniée depuis, est flanquée au sud d’une chapelle. Une litre seigneuriale est peinte à l’extérieur de l’édifice.

SAINT-MERD-DE-LAPLEAU


    Saint-Médard

L’église, romane, qui a perdu son chevet, s’ouvre à l’ouest par une façade typique des églises rurales, avant les transformations qu’elles ont subies au XIX e siècle. Le clocher-mur est ajouré de quatre baies qui l’allègent, grâce aux « piliers qui sont assez sveltes et présentent un renflement semblable à un coussinet pour recevoir les tourillons des cloches » (R.Fage). Deux cloches anciennes datent de1658 et 1674.

Un cordon soulignant cette partie couronnée par un toit plat. Des contreforts, étayant la façade et rompant la monotonie, épaulent l’étage inférieur. Protégé par un auvent en pierre, s’ouvre le porche. Le portail, du XIVe siècle, est encadré d’élégantes archivoltes qui reposent sur des colonnettes ornées de chapiteaux.

La nef est flanquée de quatre chapelles. Le maître-autel est orné d »un beau retable de style rocaille.

La châsse émaillée du XIIIe siècle, qui figura dans de nombreuses expositions, fait partie du trésor de Lapleau.

La cloche la plus ancienne indique saint Jacques comme patron secondaire. Une statue en pierre du XV e siècle le représentant, aujourd’hui conservée dans l’église, était placée dans une niche de la façade du presbytère.

Deux petites statues en bois peint du XVIIe siècle représentent saint Roch et saint Barthélémy.

SAINT-MERD-LES-OUSSINES


    Saint-Médard et Sainte-Catherine

Le bourg et son église dépendaient, du point de vue temporel et spirituel, de l’Ordre de Malte. Les visiteurs de cet Ordre qui inspectèrent l’édifice en 1617, malgré l’hostilité du curé, constatèrent qu’elle « était voûtée, possédait trois chapelles et quatre autels. Et en somme était assez bien tenue ».

L’église conserve une statue de la Vierge à l’Enfant en bois polychrome et une Pietà, ainsi qu' un saint Joseph en bois doré, du XVII e siècle. Une sculpture plus tardive, représentant saint Médard, est placée sur l’autel de la chapelle nord qui lui est consacrée.

Une peinture sur bois, signée et datée : J.Jaloustre pinxit anno 1672, restaurée en 1983, orne la première chapelle sud. Elle représente la Vierge remettant le rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne.

    Fournol

La commanderie de la Vinadière, passée de l’Ordre du Saint-Sépulcre à celui de Malte, possédait une dépendance au petit village de Fournol. Ce prieuré, placé sous le vocable de la Nativité de la Vierge, était connu pour son pèlerinage à la Vierge, le 8 septembre. C’est probablement cette dévotion qui a permis de conserver la précieuse statuette de la Vierge à l’Enfant de la fin du XIII e siècle, redécouverte en 2002.

SAINT-MEXANT


    Saint-Maixent

La paroisse, dont le nom a été déformé, honore, depuis la fin du IX e siècle, le saint abbé du Poitou. A son culte, peu répandu dans notre province, était associé ceux, tout aussi rares, des saints Maxime et Cloud.

L’église, romane à l’origine, a été très remaniée au XVIIe siècle. Alors fut élevé un clocher carré sur la façade à contreforts plats.

Le chœur, qui portait le clocher primitif, est, lui aussi, surmonté d’un clocheton pointu. Il a été voûté en lambris lors de ces modifications, mais conserve ses demi-colonnes, surmontées d’intéressants chapiteaux. Certains sont ornés de feuillages, d’autres d’étranges figures : la « femme aux serpents », probable allégorie de la luxure, et une sirène dotée d’ une double queue, pour les besoins évidents de la symétrie.

Au centre de l’abside à cinq pans inégaux, on a ouvert, en 1901,une grande fenêtre ornée d’un beau vitrail.

Lors des travaux menés cette année-là, grâce aux habitants « qui se sont montrés admirables de générosité pour les réparations de leur église », on découvrit sous le chœur dont le soubassement était presque calciné, une épaisse couche de charbons et des restes d’ossements.

Une litre funèbre, dont quelques traces sont conservées sur les murs extérieurs de l’église était celle des seigneurs de Saint-Mexant, dépendant de la seigneurie de Favars.

Deux châsses renferment des reliques de saint Clair. Du XVII e siècle datent plusieurs statues en bois.Vierge à l’Enfant, Pietà, saint Roch et saint Jean- Baptiste, accompagnés de leurs animaux rituels, le chien et l’agneau.

La statue vénérée sur l’autel de Notre-Dame (XVII e s.) provient de la chapelle, disparue, au carrefour marqué par une croix. Elle était autrefois le but d’un pèlerinage très fréquenté le 8 septembre, fête de la Nativité, devenue fête patronale de la paroisse.

SAINT-PANTALEON-DE-LAPLEAU


    Saint-Pantaléon

Le bourg « perché au sommet d’un roc, dominant à pic, d’une hauteur vertigineuse, les gouffres profonds et noirs de la Luzège » (J.B.Poulbrière),possédait un prieuré fortifié dont dépendait l’église. A la suite d’un siège mené au commencement de l’an 1391, cette forteresse fut prise et démolie, ne laissant plus qu’«un site désolé et des ruines informes ". L’édifice a été très bien restauré en 2008.

Saint Pantaléon, médecin et martyr de Nicomédie était le patron du prieuré, dépendant de la Chaise Dieu et de l’église. Construite en style roman, elle brûla vers 1460. Ordre fut donné de la rebâtir en 1495. Abandonnée après la Révolution, on reconstruisit « avec les souscriptions de la paroisse mais à bas prix, une nouvelle et modeste église, inaugurée en août 1890, au point culminant d’un plateau d’où le coup d’œil s’étend splendide sur les montagnes de la Haute comme de la Basse Auvergne... ».

La châsse en cuivre champlevé et émaillé, du milieu du XIIIe siècle, contenant les reliques du crâne de saint Pantaléon, fait partie du trésor de Lapleau.

SAINT-PANTALEON-DE-LARCHE


    Saint-Pantaléon

De l’église romane ne subsistent que des ruines. Un nouvel édifice fut reconstruit au XV e siècle. Un large clocher-peigne à quatre baies domine un porche sous lequel s’ouvre un portail orné de quatre archivoltes. Deux des travées de la nef ont vu leur voûte s’effondrer. La troisième a conservé ses nervures de pierre portant deux écus à leur clef.

Deux chapelles formant transept sont voûtées de nervures, prismatiques au nord, toriques au sud. Le chœur à pans coupés, est couvert d’une voûte irrégulière portant un écusson orné d’un quadrupède.

Une toile représentant l’Enfant Jésus nouveau-né, révèle une sensibilité caractéristique du XIXe siècle. Un chemin de croix de cette époque, en gravure rehaussée de couleur, provient de Larche.

A côté de la porte d’entrée s’ouvre un enfeu cintré. Presque effacée, une litre funèbre aux armes des Noailles rappelle qu’ils étaient les « hauts seigneurs » de la paroisse.

SAINT-PARDOUX-CORBIER


    Saint-Pardoux

Jusqu’à sa réunion avec Corbier, sous la Révolution, la paroisse de Saint-Pardoux se nommait, comme celle de Saint-Bonnet, « l’Enfantier », en raison des pouvoirs thérapeutiques de son saint patron, invoqué pour la santé des enfants.

La petite église, construite au XIIe siècle, présente une nef, décorée d’arcatures et voûtée en lambris, prolongée par un chœur plus étroit. Bien restaurée, elle possède un mobilier riche et attrayant.

La pièce la plus ancienne est la petite châsse du XIIIe siècle, dépouillée de ses figures d’appliques avant la fin du XIXe siècle. Une Vierge de Douleurs en pierre peinte, de la fin du XVe siècle, appartenait probablement à un Calvaire. Proche par sa facture de la Pietà d’Aubazine, elle révèle une maîtrise remarquable dans le traitement des lourds drapés du voile, retenus des deux mains avec une élégance raffinée.

Les boiseries du chœur, du milieu du XVIIIe siècle, ont retrouvé, en 1993, leur polychromie d’origine. Le retable exécuté vers 1740, grâce à la générosité du curé d’alors est orné de rameaux fleuris et de rinceaux de feuillage, couronnés d’un « fond mosaïqué », du plus bel effet décoratif. De chaque côté du tabernacle, deux petits bas-reliefs retracent deux épisode de la Passion, le Christ au Jardin des Oliviers et la Flagellation.

Des niches latérales abritent les statues de saint Jacques-le-Majeur et de saint Pardoux, à qui l’autel est dédié.

Le saint patron, vêtu de l’habit monacal, tient la crosse abbatiale de la main gauche et le livre de confesseur de la droite. Il est représenté de même dans le tableau central qui a remplacé, au XIX e siècle, la toile d’origine. C’est l’œuvre d’un peintre local, à qui est également due une bannière de procession. Le saint abbé de Guéret, aveugle dans sa jeunesse, était invoqué pour guérir les maladies oculaires et les jeunes enfants. Très nombreux lors de la fête du Jeudi Saint, on les voit ici présentés par leurs mères au thaumaturge qui les bénit.

Deux statues accrochées de part et d’autre de l’arc triomphal représentent saint Joseph portant l’Enfant Jésus et la Vierge de l’Immaculée-Conception.

La modeste église du Corbier conserve quelques beaux chapiteaux romans.

SAINT-PARDOUX-LA-CROIZILLE


    Saint-Pardoux

L’édifice roman a un chevet en hémicycle décoré de modillons. Le chœur supportait autrefois le clocher qui surmonte aujourd’hui la façade. La chapelle nord date de la fin de l’époque gothique et les siècles suivants ont apporté de nombreuses modifications.

En 1626, l’église fut pillée et profanée par un régiment qui y logea ses chevaux, se livrant à « toutes sortes d’irrévérences et d’insolences que les païens et les hérétiques n’eussent osé commettre... » La porte d’entrée, probablement endommagée, fut refaite vingt ans plus tard. Dans on fronton triangulaire, une niche abrite une Pietà en pierre, du début du XVIe siècle. Elle tient un phylactère portant en caractère gothiques le texte souvent rapproché des Vierges de Pitié : « Arrêtez vous, vous tous qui passez, et voyez s’il est une douleur semblable à ma douleur ».

La chapelle sud et le chœur furent réparés au milieu du XVIII e siècle. De l’ancienne chapelle des Jésuites de Tulle provient le retable en bois sculpté vers 1700.

Saint Eutrope, patron secondaire, était vénéré dès le XV e siècle. Une procession se rend, le 30 avril, à la fontaine qui porte son nom, au bord du Doustre.

SAINT-PARDOUX-LE-NEUF


    Saint-Pardoux

Si l’on en croit l’épithète, cette petite église aurait été construite après celle de Saint-Pardoux-le-Vieux, mais rien ne permet de l’affirmer. La construction, sur un plan en forme de croix, paraît dater du XVe siècle. La porte qui s’ouvre dans la façade ouest présente un tracé en arc brisé. Elle est surmontée d’un mur que couronne un clocher-pignon à deux baies.

Une urne-tabernacle en bois peint et doré, entourée de statues, date du XVIIIe siècle.

Au XIXe siècle, l’église a été décorée d’un Chemin de Croix peint et de mobilier néo-gothique.

SAINT-PARDOUX-LE-VIEUX


    Saint-Pardoux et Sainte-Radegonde

En 1489, l’évêque de Limoges donna l’ordre de reconstruire l’ église qui fut également remaniée par la suite, notamment au XIXe siècle.

La façade, aux proportions élancées, épaulée par de hauts contreforts, est surmontée d’un clocher-pignon à deux baies. Des cordons de pierre, délimitant trois niveaux, en rompent la monotonie. Dans la partie inférieure s’ouvre la porte, refaite en 1779.

La nef et le chœur sont couverts de lambris peints. La voûte de l’abside en cul de four fut décorée d’étranges peintures à la fin du XIXe siècle. Le thème allégorique en est le triomphe de la Foi chrétienne, entourée de Moïse, symbolisant l’Ancien Testament, et de l’Eglise, figurant le Nouveau. La colombe du Saint-Esprit irradiée d’une gloire lumineuse et les quatre Evangélistes complètent cette évocation.

Un reliquaire en étain ajouré du XVIIIe siècle renferme les reliques de sainte Catherine d’Alexandrie, de saint Pardoux et de sainte Radegonde.

Des statues en bois, d’art populaire, représentent saint Pardoux et sainte Radegonde, le Christ en croix, la Vierge à l’Enfant et saint Jean-Baptiste.

SAINT-PARDOUX-L’ORTIGIER


    Saint-Pardoux et saint Laurent

L’édifice actuel a dû succéder, au XIVe siècle, à une église romane. Le chœur à cinq pans inégaux, percé de trois fenêtres, est décoré de colonnettes. Deux chapelles forment le transept, celle du midi étant voûtée d’ogives prismatiques. La nef, simplement plafonnée, s’achève par une façade que surmonte un clocher-tour du XIXe siècle.

Le retable est orné de naïves statues polychromes représentant Moïse, la Vierge et divers saints.

Dans la sacristie est conservé un beau buste-reliquaire en calcaire polychrome de saint Pardoux, du début du XVe siècle. La mitre ciselée révèle l’influence des pièces d’orfèvrerie contemporaines.

SAINT-PAUL


    Saint-Pierre et Saint-Paul

Bien que saint Paul soit le titulaire de la paroisse, le prince des apôtres y est honoré conjointement en leur fête commune, le 29 juin.

L’église, de la fin du XIIe siècle, à nef unique et chevet plat, est construite en bel appareil. Les fenêtres en plein cintre et les modillons de la corniche sont de pur style roman.

En 1686, l’église menaçait ruine et la voûte de la nef qui s’était effondrée fut remplacée par un plafond. Devant le clocher-mur dont on rasa le pignon, fut élevée la façade actuelle, en forme de tour, percée d’un porche profond.

Du côté de l ‘épître subsiste une piscine géminée dont les arcs aigus retombent sur d’élégantes colonnettes. Une chapelle, fondée au XVIIe siècle, par le prêtre Léonard Bussières, était consacrée aux saints Côme et Damien.

Le maître-autel est surmonté d’un remarquable tabernacle de style rocaille. Sur la porte, le cœur de Jésus a remplacé l’image du Bon Pasteur et la gloire qui le surmonte symbolise le rayonnement de son amour.

Une peinture naïve, signée « Négresegne, 1826 », représente les deux patrons de l’église ; elle a été restaurée par L.Dumoulin en 1917.

Le chanoine Poulbrière mentionne la fontaine « très courue, très bienfaisante aussi, assure-t-on, où l’on immerge les enfants atteints de certaines maladies ; les grandes personnes en emploient l’eau en lotion ». Elle est consacrée à saint Pierre dont la chapelle adjacente abrite une statue accompagnée du coq, symbole de son reniement.

SAINT-PRIEST-DE-GIMEL


    Saint-Priest

Cette paroisse dépendit du diocèse de Limoges jusqu’au Concordat, ce qui explique son vocable, unique en Bas-Limousin, mais très répandu au nord de la province où plusieurs paroisses honorent ce saint évêque de Clermont, également appelé Projet, que l’on fête le 25 janvier.

L’église est mentionnée en 877, comme partie d’un don concédé à l’abbaye de Beaulieu. Elle devint par la suite une annexe de Gimel. La nef de trois travées, voûtée en bois et flanquée de deux chapelles, se termine par une abside à cinq pans. Elle a été restaurée et décorée, au XIX e siècle, par la famille de Valon, châtelains du lieu, dont les sépultures sont abritées sous la nef. De cette époque datent notamment le tabernacle monumental et le Chemin de Croix.

SAINT-PRIVAT


    Saint-Privat

Cette paroisse constitue, comme la précédente, un exemple de dédicace unique dans le diocèse. Elle honore l’évêque de Mende, martyrisé au IIIe siècle.

L’incendie qui, en 1885, ravagea le bourg, épargna l’église dont la partie la plus ancienne est le chœur de deux travées, terminé par un mur droit. Il portait, au XVIe siècle, un étage supérieur ou « solier » disparu, Une abside à pans coupés, faisant fonction de sacristie, a été construite au XIX e siècle.

La nef, datant du XIVe siècle, a reçu au XVIe des voûtes portant les armoiries des Noailles et des Del Peyrou. De cette époque datent la chaire de pierre et les quatre chapelles latérales. Elles furent réunies, en 1902 pour servir de bas-côtés à l’église devenue trop petite et agrandie par le percement de deux chapelles, de chaque côté du chœur.

La façade ouest est dominée par un clocher-tour massif, épaulé de contreforts. Il abrite une cloche, datée de 1773, provenant de la chapelle du château du Bois, à Saint-Julien.

Le mobilier comporte un bas-relief en bois représentant la Cène, un Christ en croix, une toile naïve figurant la Vierge remettant le rosaire à saint Dominique, et un « plat des âmes » en étain.

Le Monument aux morts de la Grande Guerre est érigé dans l'église.

Le vitrail est l'oeuvre du maître verrier Jean Mauret.

SAINT-REMY


    Saint-Rémi de Reims

« L’église de cette paroisse est une de nos plus belles églises rurales », écrivait dans son Dictionnaire le chanoine Poulbrière. Elle illustre en effet l’évolution de l’architecture religieuse du XIIe au XVIIe siècle.Son élégant chevet roman en hémicycle est épaulé de demi-colonnes, de part et d’autre de la fenêtre axiale que souligne un encadrement en plein cintre. Il a été surhaussé au XVIIe siècle, au-dessus de la corniche ornée de modillons. L’intérieur est souligné de larges arcatures prenant appui sur un socle élevé.

La nef gothique, flanquée de quatre chapelles latérales, date de la fin du moyen âge. Une clef de voûte et une pierre tombale portent les armoiries des nombreuses familles seigneuriales du lieu, aux demeures disparues, comme les La Gastine et Mirambel.

L’église conserve un précieux calice et sa patène, en vermeil ciselé et repoussé, de l’époque Louis XIV.

Une toile du XVIIe siècle reproduit l'Adoration des bergers par Palma le Vieux.

SAINT-ROBERT


    Saint-Robert

« Sur ce plateau calcaire d’où la vue embrasse, soit en Limousin soit en Périgord, un immense et riant horizon » (J.B.Poulbrière), les moines de la Chaise-Dieu établirent au XIe siècle un prieuré qui prit le nom du fondateur de l’abbaye auvergnate.

Cette situation culminante fut la cause des malheurs subis par ce magnifique édifice roman. Les protestants s’y retranchèrent et lors de l’attaque qui leur fut donnée pour les en déloger, en 1586, la nef fut entièrement détruite. Près d’un siècle plus tard, lors des troubles de la Fronde, le site fortifié fut le siège de nouveaux combats. Les réparations entreprises au début du XVIIIe siècle, et la Révolution qui utilise l’église comme entrepôt de billes de noyer, en consolide les murs. Prosper Mérimée estime que « l’église, bien que fort mutilée, mérite quelque intérêt », ce qui entraîna son classement parmi les Monuments Historiques en 1843, mais l’essentiel de la restauration ne fut achevé qu’à la veille de la première guerre mondiale.

Le chœur est entouré d’un déambulatoire, flanqué de trois chapelles rayonnantes. Deux absidioles s’ouvrent sur les bras du vaste transept, couronné d’un clocher à sa croisée. Cette partie, comme la nef disparue, remonte au XI e siècle. Une campagne d’agrandissement et d’embellissement aboutit, au siècle suivant à la construction de la partie orientale, seule conservée. Son décor sculpté composé de soixante chapiteaux en calcaire blanc de la région, est l’un des plus importants du Bas-Limousin.

Minutieusement étudié par Evelyne Proust, il présente des corbeilles à motif végétal et d’autres mêlant lions et feuillages, animaux affrontés et personnages combattant des monstres. Selon l’auteur, le sculpteur de cet ensemble homogène « a poursuivi, en leur donnant plus d’élégance et de souplesse, des compositions figurées dont la plupart avaient été élaborées à Brive au début du XII e siècle ».

L’impressionnant Christ en bois peint et doré, semblant dater du XVIe siècle et qui, selon la tradition, aurait une origine espagnole, a subi deux restaurations, en 1948 et 1979. La seconde, vivement contestée, a donné à la sculpture une polychromie brillante que le temps transforme, peu à peu, en patine...

SAINT-SALVADOUR


    Transfiguration de Notre-Seigneur

Possession de l’abbaye d’Uzerche dès la fin du Xe siècle, l’église honorait saint Salvadour, saint Etienne et saint Roch, dont les épidémies de peste rendirent le culte omniprésent.

La construction actuelle date de la fin du XVe et du XVI e siècles. La voûte de quatre travées est couverte de nervures de style flamboyant, reposant sur des colonnes épannelées. Le chevet se termine par un mur droit. Les clefs de voûte sont ornées des armoiries des de la Tour et des Saint-Jal. L’écusson de la chapelle nord serait celui des Estresses.

Une inscription rappelle que l’église fut restaurée en 1623. Le clocher « rompu et découvert » vers 1650, a été refait en 1895.

Un autel latéral est consacré à saint Etienne. L’ église a été décorée au XXe siècle de beaux vitraux, dont une composition de Dominique de Read.

SAINT-SETIERS


    Saint Sagittaire

Setier, Sextier, ou Sestari en patois, sont des déformations de Sagittaire. Ce saint local, honoré le 13 mai, avait bâti sa cabane sur le mont dominant le bourg, qui porte son nom. Evangélisant la contrée, il aurait subi le martyre en étant percé de flèches. Son tombeau, élevé dans l’église paroissiale à côté du maître-autel, était très vénéré par les fidèles « dans le trouble des guerres civiles ou étrangères ». Une chapelle, bâtie au sommet de la colline, a été consacrée en 1893.

On trouve, dès la deuxième moitié du XI e siècle, la paroisse désignée par le nom de son saint patron, que l’on cherche vainement dans les dictionnaires hagiographiques et sur les calendriers...

Les reliques, exhumées en 1641, lors d’une grande cérémonie, furent abritées dans un buste-reliquaire qui est l’objet du culte des rubans. En contact avec le saint pendant une année et devenus porteurs de vertus curatives, ils sont coupés et distribués aux fidèles lors de la fête patronale.

L’église primitive fut restaurée au XVIII e siècle. Elle s’ouvre par un clocher-pignon à deux baies qui abrite une cloche ancienne, datée de 1517.

Saint Jean- Baptiste était honoré comme patron secondaire et l’église conserve son chef posé sur un plat en bois sculpté, considéré comme un plat d’offrandes.

Des vitraux aux vives couleurs sont l'oeuvre de Jalocha Decomble (1982).

SAINT-SOLVE


    Saint-Silvain d’Ahun

L’église romane possédait un chevet roman à mur droit, « réparé et défiguré » au milieu du XIX e siècle, selon le chanoine Poulbrière. La nef a été flanquée de deux chapelles à double travée au XV e siècle.

Le maître-autel est décoré de peintures et de sculptures naïves, Agneau pascal et Pélican nourrissant de sa chair ses enfants.

Une statue de bois, très détériorée, honore le saint patron, jeune diacre martyrisé à Ahun en Creuse.

Une peinture représente Marie donnant le rosaire à saint Dominique et à sainte Catherine de Sienne. Le culte marial est aussi illustré par une statue de Vierge à l’Enfant et une bannière de procession ornée de l’Immaculée-Conception.

SAINT-SORNIN-LAVOLPS


    Saint Sernin

Comme pour Saint-Germain du même nom, Lavolps était autrefois las Volps et signifiait les Renardes. La construction de l’église à la longue nef flanquée de deux chapelles en faible saillie, s’est échelonnée du XIVe au XVe siècle. La partie la plus ancienne est la façade surmontée d’un clocher-mur à deux baies. Il abrite une cloche fondue en 1592 par J.Dubois et portant l’inscription : « Sancte Saturnine, ora pro nobis. Philibert, vicomte de Pompadour et Anne de Pompadour ». Le portail à voussures et colonnettes est décoré d’élégants chapiteaux à feuillages de chêne et de choux frisé. La nef est lambrissée ; le chœur, recouvert de croisées d’ogives, se termine par un chevet plat.

Dans la chapelle sud sont conservées une Pietà et une belle statue de sainte Radegonde en religieuse, une couronne de reine sur la tête, tenant de la main droite un livre ouvert et, de la gauche, une gerbe liée. Une fontaine qui lui est dédiée était jadis très vénérée car son eau guérissait les maladies de peau. Des reliques de cette sainte et des saints Sernin, Catherine, Donat et Modeste, sont conservées dans des reliquaires donnés par les chartreux du Glandier.

De beaux vitraux aux lignes épurées glorifient la Vierge à l’Enfant, saint Pierre et saint André.

SAINT-SULPICE-LES-BOIS


    Saint-Sulpice et Saint-Barthélémy

L’église, refaite au XIX e siècle, fut un ancien prieuré dépendant de l’abbaye de Meymac. Elle a conservé des premiers temps du moyen âge d’intéressantes dalles funéraires décorées de motifs géométriques et quelques pierres sculptées.

Le mobilier comporte aussi des statues en bois peint, en mauvais état, de la Vierge à l’Enfant et de saint Sulpice.

Le village de Freyt eut, lui aussi, un prieuré dépendant de Meymac. La petite église honore saint Jacques-le-Majeur, fêté le 25 juillet.

SAINT-SYLVAIN


    Saint-Silvain d’Ahun

La fondation de l’église remonte à une époque reculée car elle est mentionnée en 861 comme don fait à l’abbaye de Beaulieu, alors en construction. De l’édifice roman, très remanié par la suite, subsistent quelques éléments, dont un bénitier extérieur. Au XVe siècle fut édifié un clocher à hourds, l’un des trois du Bas-Limousin. Il a dû servir de refuge aux habitants, notamment lorsque le bourg fut assiégé par les huguenots, en 1585.

Un transept fut créé par l’adjonction de deux chapelles ; on ouvrit, en 1820, la porte du sud-est, et la façade fut refaite en 1837.

Deux panneaux figurant saint Jean-Baptiste enfant et la Vierge, provenant de l’ancien maître-autel, furent déposés en 1750. Le nouveau maître-autel, le tableau qui le surmonte et les statues qui l’encadrent ont été donnés, au XIX e siècle, par la famille Charageat.

Un tableau représente saint Silvain et un autre saint Martin, dont l’église possède aussi une statuette en bois sur monstrance-reliquaire.

SAINT-VIANCE


    Saint-Viance

Le jeune Vincentien, né en Anjou vers l’an 603, fut élevé à la cour d’Aquitaine. En reconnaissance d’un miracle, le duc Barontus lui accorda en Limousin, en un lieu nommé Avolque-Court une terre pour y bâtir une église. Mais ce dernier voulant lui imposer le mariage, Vincentien lui opposa un refus catégorique. Durement châtié et flagellé, il décida de fuir et se réfugia sur les rives de la Vienne. Découvert lors d’une chasse de Barontus, les chiens se mirent à lui lécher les pieds et le serviteur qui leva la main sur lui vit son bras paralysé. Le duc cessa alors de le poursuivre. Averti par le Ciel qu’il allait bientôt mourir, l’ermite se rendit à Rouffiac, où il rendit l’âme entre les mains de Rustique, évêque de Limoges. Son compagnon Savinien réclama le corps pour le déposer à Avolque-Court. Alors que le cortège traversait une forêt, l’un des bœufs fut mangé par un ours qui le remplaça, pour tirer l’attelage Accompagné d’une population toujours croissante, le corps fut déposé dans l’église qu’acheva Barontus en la dotant richement Consacrée par Rustique le 16 août de l’an 664, elle prit le nom de Saint-Viance.

Telle est la légende narrée sur la célèbre châsse et sur des bas-reliefs.

L’église, qui avait suscité la convoitise des seigneurs du voisinage, fut réédifiée et devint le siège de la plus riche prévôté dépendant de l’abbaye d’Uzerche. De style roman, son abside à pans coupés est décorée de modillons, comme le chœur. La nef, les chapelles et le clocher sont de l’époque gothique ; le portail a été refait au XVII e siècle.

La châsse du deuxième quart du XIIIe siècle, la plus grande du département, est aussi l’une des plus belles. « Aussi la population... montait-elle la garde pour ne pas se laisser dérober son trésor », écrivait le chanoine Poulbrière qui poursuivait : « Aujourd’hui les craintes sont dissipées, la châsse est visible derrière une grille... » Mais cette protection était illusoire et le précieux objet fut dérobé en 1908. Retrouvée et restaurée, elle est désormais, souhaitons-le, inviolable dans sa vitrine rénovée et mise aux normes de sécurité.

Le trésor présente aussi un objet d’une grande rareté, une boîte aux saintes huiles du premier quart du XIIIe siècle, en cuivre doré et émaillé.

SAINT-VICTOUR


    Saint-Victor de Marseille

L’ancien prieuré, proche de l’Auvergne, dépendait de Mauriac. L’église, romane à l’origine, fut refaite à ses deux extrémités à la fin du moyen âge. Le chœur abrite une pierre tombale aux armes des Saint-Nectaire. On retrouve leurs armes sur le bouclier d’une statuette en bois de saint Victor, datant du XVIIe siècle.

D'autres statues provenant sans doute du même ensemble, représentent sainte Anne et Marie, la Vierge et un apôtre, Jésus enfant portant sa croix,saint Antoine ermite et sainte Marguerite chevauchant le dragon.

Deux chapelles latérales sont de fondation seigneuriale. Celle du nord, dite de la Vialatte et celle du midi, relevant du château qui communiquait autrefois avec l’église.

En 1891, la paroisse et le château firent élever sur la place une croix sculptée imitant celles du XV e siècle. Elle fut exécutée en granit de Bretagne par un artiste originaire de Lannion, Yves Hernot. Le socle et le piédestal ont été taillés dans la pierre du pays.

SAINT-YBARD


    Saint-Ybard

Le patron de la paroisse fut pendant plusieurs siècles saint Eparchius, prêtre reclus d’Angoulême, appelé Ybard, ou Cybard, mais son culte fut détrôné par celui de saint Roch qui possède une chapelle près du bourg.

L’église du XIIe siècle a été agrandie au XVe, puis remaniée au XVIIIe. La nef, divisée en deux grandes travées, est couverte de voûtes en bois décorées de nervures et de clefs terminées en pendentifs. Cette réfection exécutée en 1711 et 1719, s’inspire des voûtes antérieures qui s’étaient écroulées en 1618.

Les deux chapelles latérales, de la fin du moyen âge, furent également refaites en 1741 et bénites deux ans plus tard. C’est probablement à cette date que fut mis en place le retable du maître-autel, à colonnes torses.

Le portail à double voussure, que décorent tores et colonnettes, date, comme le chœur, du XIIIe siècle. Le clocher qui le surmonte a été reconstruit en 1894.

En 1885, l’Etat fit don à l’église d’une toile de Dupatys (1881), reproduisant la Charité d’Andrea del Sarto (1518), ainsi que d’une Assomption de la Vierge, d’après Murillo.

On remarque, à l’extérieur, quelques restes de la litre funèbre des seigneurs du lieu.

La chapelle de Saint-Roch fut bâtie à la suite des pestes du XVII e siècle. Mentionnée dès le début du XVIIIe siècle, elle fut plusieurs fois réparée, notamment en 1826. Son autel est orné d’ un tableau de saint Roch.

Le journal du curé de Saint-Ybard mentionne l’achat d’une statue de saint Roch en 1787. Cette statue fut cachée, avec les vases sacrés, pendant la Révolution, dans un châtaignier devant lequel un culte fut secrètement célébré.

SAINT-YRIEIX-LE-DEJALAT


    Saint-Yrieix

La seule paroisse de Corrèze ayant pour patron le saint abbé limousin Aredius, se distingue de Saint-Yrieix-la- Montagne (Creuse) par son nom originel, le Dégealat, indiquant une température moins froide.

L’église, qui remonte à la fin du XIIe siècle, conserve quelques chapiteaux de style roman tardif. La voûte en berceau aigu, sans doubleaux, repose sur des murs décorés d’arcades. La construction s’est poursuivie aux XIVe et XVe siècles, comme le montrent l’abside en retrait et les contreforts massifs. Le portail à voussures est décoré de tores et de colonnettes. Au-dessus de la façade s’élève un clocher-pignon à deux baies.

Quelques statues sont des exemples d’art populaire, contrastant avec un élégant bas-relief représentant la Visitation.

Au printemps de 1819, rapporte le chanoine Poulbrière, « il y eut une terrible maladie dans la commune : presque la moitié des habitants succomba. La neige, en décembre suivant, atteignit hauteur d’homme ».