Églises de Corrèze >Communes commençant par U

USSAC


    Saint-Julien-de-Brioude

L’existence de cette paroisse surnommée « le jardin du Bas- Limousin », est attestée dés 945. Au XIV e siècle, saint Julien de Brioude, patron particulier du pape Clément VI, supplanta saint Pardoux à qui était consacrée primitivement l’église.

Cet édifice roman fut fortement remanié à la fin du XVe siècle, grâce à la générosité des Lasteyrie, seigneurs de l’endroit, dont les armes figurent dans le chœur. La tribune, soutenue par des arcs en pierre, est postérieure, ainsi que le clocher, large tour adossée à l’ancien campanile. La cloche la plus ancienne, rapportée du prieuré des Saulières en 1793, porte une belle inscription en caractères gothiques.

De ce prieuré provient également « l’osselet » de saint Jean-Baptiste qui en était le patron. L’église possède aussi une relique de saint Julien de Brioude.

Un Calvaire en bas-relief polychrome, de facture naïve, décore la porte du tabernacle.

La piété du XIXe siècle s’exprime par la statue de sainte Germaine, empreinte de suave douceur ; celle des temps actuels par la stylisation épurée de Renata Mons, dans l’obédience de l’iconographie orthodoxe.

USSEL


    Saint-Martin

De fondation ancienne, comme l’indique son vocable, l’église paroissiale, implantée au cœur du bourg, a été construite au début du XIIIe siècle sur un plan simple : chevet plat, transept pourvu de chapelles rectangulaires et nef unique, le tout couvert de voûtes d’ogives quadripartites.

A la fin du XVe siècle, l’église est devenue trop petite « attendu la multitude des manants et habitants ». La nef est alors doublée par l’adjonction de bas-côtés. Au XVI e siècle, a chapelle nord du transept est couverte de nervures agrémentées de liernes et de tiercerons. Au XIX e siècle, des restaurations concernent les parties supérieures et les bas-côtés, le porche et le clocher. La foudre l’ayant démoli, il fut remplacé, en 1862, par la tour actuelle surmontée d’une flèche de pierre, écourtée, dit-on, de cinq mètres par rapport au dessin fourni par Viollet-le-Duc.

La construction très soignée et le raffinement des détails témoignent de la richesse des commanditaires, protégés par les puissants vicomtes. Les trois belles fenêtres cintrées du chevet, ornées à l’extérieur de fines colonnettes, sont décorées de vitraux du XIXe siècle.

Le maître-autel, en bois sculpté, polychrome, doré en 1688, est décoré de trois bas-reliefs représentant Le Christ et la Samaritaine, les Pèlerins d’Emmaüs et l’Incrédulité de saint Thomas.

La Vierge de Pitié en bois peint et doré (XVIe siècle), présente un Christ allongé, rigide, peu fréquent en Bas-Limousin.

L’orgue d’Aristide Cavaillé-Coll (1874) a été restauré en 1985. Les vestiges de l’ancien buffet du XVIIIe siècle ont été conservés.

    Chapelle des Pénitents

La chapelle Saint-Martial, annexe de la précédente, accueillit, en 1747, la confrérie des Pénitents bleus. Vendue en 1793, elle fut rachetée et rendue au culte par leur prieur, Joseph Brival de Lavialle. en 1808. Restaurée en style néo-gothique, elle abrite actuellement le musée du Pays d’Ussel.

Son principal ornement est le triptyque monumental, formant retable, qui surmonte le maître-autel. Décoré de colonnes torses et de guirlandes de pampre, il encadre un tabernacle surmonté de la couronne ducale à fleur de lys et orné d’une Descente de croix. La Vierge à l’Enfant ornant le fronton, ainsi que le devant- d’autel représentant sainte Marie-Madeleine dans la grotte de la Sainte-Baume, sont l'oeuvre du sculpteur ussellois Paul Delimosin (1711). Les Docteurs de l’Eglise et saint Martial complètent le programme doctrinal.

Une autre statue de Vierge à l’Enfant en bois doré du XVIIIe siècle est dite "N.D. de Bonne-Nouvelle".

Parmi les œuvres exposées figurent un ravissant Enfant Jésus et une Mater Dolorosa en bois polychrome, deux toiles du XVIIe siècle représentant l' Assomption de la Vierge et le Reniement de saint Pierre (d'après un tableau peint par Gérard Seghers en 1630).

De la chapelle Notre-Dame-de-la-Chabanne proviennent une naïve statue en calcaire polychrome de la Vierge à l’Enfant (XVe siècle), remplacée par une copie, et une plaque émaillée (Ier quart du XIIIe s.) ornée de la Vierge en Majesté.

    Notre-Dame de la Tourette

Toutes les paroisses d’alentour se rendaient jadis en procession à Notre-Dame de la Tourette le jour de l’Assomption. Sa statue était alors portée jusqu’à la fontaine Notre-Dame. Cette Vierge en Majesté du XIIIe siècle, en bois peint et doré, trône au centre d’un retable baroque orné de bas-reliefs d’une simplicité émouvante.

Elle est entourée de saint Jean-Baptiste et saint Jacques le Majeur, patrons secondaires de l’église qui possède l’un des rares vitraux de la fin du moyen âge conservés en Bas-Limousin, malheureusement fragmentaire. Il représente dans de somptueux coloris rehaussés d’or, le Christ en croix entre la Vierge et saint Jean protégeant un donateur.

Une huile sur toile, de facture naïve, datée de 1639,illustre le thème, cher au XVIIe siècle, de l’Enfant Jésus portant les instruments de sa future Passion.

UZERCHE


    Saint-Pierre

L’existence d’une église est attestée dès la fin du V e siècle. Détruite par les Normands elle est reconstruite et érigée en abbaye bénédictine en 969, rivalisant alors de puissance avec l’abbaye Saint-Martial de Limoges. Après un incendie survenu en 1028, un nouvel édifice s’élève, visité par le pape Urbain II prêchant la Croisade, en 1095. Au cours de la guerre de Cent Ans, le sanctuaire et son enclos abbatial sont fortifiés, résistant au duc de Lancastre qui lève le siège le 2 juillet 1354.

Après la Paix d’Amboise (19 mars 1563) qui accorde aux réformés Uzerche comme unique lieu de culte en Bas-Limousin, ils occupent la nef de l’église dont les catholiques conservent le chœur., mais les hostilités reprennent entraînant la ruine de l’abbaye qui s’achève avec sa sécularisation, effective en 1747. L’église collégiale, devenue paroissiale sous la Révolution, est épargnée et les dépendances vendues comme biens nationaux.

Après les restaurations des XIX e et XX e siècles, l’édifice illustre avec un éclat retrouvé, l’évolution de dix siècles d’architecture.

Commencé vers le milieu du XIe siècle, Saint-Pierre est le premier grand chantier roman du Bas-Limousin. Quelques décennies plus tard sont élevées la croisée du transept et la première travée de la nef. Les travaux se poursuivent au XIIe siècle, culminant avec l’élégant clocher, typiquement limousin, avec ses étages carrés allégés de baies géminées et ses gâbles qui permettent le passage à l’octogone. Le second étage du clocher, le portail occidental et la chapelle du bras sud du transept ont été ornés de chapiteaux en calcaire, permettant un décor plus élaboré que celui des corbeilles en granit du choeur.

L’imposant maître-autel en bois sculpté et doré, du deuxième quart du XVIIIe siècle, présente la particularité d’être sculpté sur ses deux faces. Les stalles et le lutrin porté par un aigle, symbole de saint Jean l’Evangéliste, sont de cette époque.

Huit panneaux représentant des saints, peints au XVIIe siècle, ont été encastrés dans des boiseries au revers du tambour. Dix-neuf vitraux datent de la deuxième moitié du XIXe siècle.

    Notre-Dame

Bâtie au centre de la ville, près de la porte de la Bécharie et dominant la boucle de la Vézère, cette église qui aurait été le premier sanctuaire des moines d’Uzerche, fut rendue au culte en 1909.

    Sainte-Eulalie

Située au nord de la Vézère, cette petite église appelée Sainte-Aulaire dans l’idiome local, est connue dès la fin du X e siècle. Elle est consacrée à la jeune vierge espagnole martyrisée au IIIe siècle, à Mérida. Son supplice par le feu est représenté sur le tableau du maître-autel, peint en 1691 par Michel Cibille. Il surmonte un tabernacle finement sculpté. De chaque côté des colonnes torses qui l’encadrent, des niches abritent les statues de saint Jean-Baptiste et de saint Gilles accompagnés de leurs animaux emblématiques, l’agneau et la biche. Peinture et dorure de cet ensemble remarquable ont été restaurés en 1985. Les vitraux, consacrés à sainte Eulalie et à saint Gilles, sont l’œuvre du maître verrier limousin Francis Chigot (1879-1960).