Églises de Corrèze >Communes commençant par V

VALIERGUES


    Sainte Marie-Madeleine

De cette petite église « assez régulière et proprement tenue », notait J.B.Poulbrière, la vue s’étend « sur les monts de la Basse-Auvergne et sur la ville de Latour, dont les blanches constructions miroitent en amphithéâtre au soleil couchant ».

Le style en est roman. Un clocher-pignon domine le mur ouest, tandis que le portail s’ouvre sur le flanc sud de la nef. Le retable du XVIIe siècle est la version locale, pleine de saveur, des modèles savants, représentant notamment sainte Marie-Madeleine pénitente et saint Roch. De chaque côté du chœur figurent deux statues de donateurs paraissant dater du début du XVIIe siècle, dont l’identité reste inconnue.

Telle une humble paysanne, une statuette de Vierge à l’Enfant (bois doré et peint, XVIIe s.) serre l’Enfant qu’elle porte sur son bras droit dans une attitude familière, observée sur le vif.

Un saint Jean-Baptiste en bois, jadis peint (XVIIe s.) a perdu ses attributs, l’agneau et la croix.

Le vitrail consacré à l'Apparition de Notre-Dame de Lourdes est l'oeuvre de Francis Chigot, Limoges 1932..

VARETZ


    Saint-Julien-de-Brioude

L’église, romane à l’origine, a été agrandie par le doublement de sa nef, entraînant le déplacement du porche, jadis au milieu de la façade, où ont pris place trois statues en calcaire mutilées.Le clocher-tour surmonté d’un toit pentagonal.

A l'intérieur, un chapiteau présente un décor végétal, l’autre une composition singulière : une tête de lion monumentale, à l’angle de la corbeille, domine un homme accroupi dans une position acrobatique.

Un plafond plat couvre l’ensemble, à l’exception des deux chapelles latérales.

L’église conserve plusieurs pierres tombales, un petit retable en bois doré du XVIIe siècle, un pied de croix (XIVes.), une Vierge à l'Enfant et un buste reliquaire.

Une commanderie des Templiers, dépendant d’Ayen, passée à l’ordre de Malte, possédait au village du Temple (jadis appelé Mons), une petite chapelle consacrée à saint Jean-Baptiste et saint Rémi.

VARS-SUR-ROSEIX


    Saint-Benoît et sainte Anne

De l’époque romane subsiste le chevet de l’église qui fut sans cesse remaniée au cours du moyen âge. La nef et son bas-côté ont été refaits aux XV e et XVIe siècles, comme l’attestent les armoiries sculptées sur les clés de voûte que soutiennent de lourdes nervures prismatiques.

Le premier écusson est celui de Bertrand de Livron, seigneur de Vars, écuyer de LouisXI, qui testa en 1490. Puis viennent les armes de son épouse, Françoise de Bauffremont, morte en 1528. Enfin, celles du fils du couple et de Claude de Roy, dame de Torcenay, qu’il avait épousée en 1505. Les travaux furent donc exécutés pendant le premier quart du XVIe siècle.

La pièce principale du mobilier est la châsse en forme de sarcophage abritant les reliques de saint Benoît et de saint Martin. Cette œuvre limousine de la fin du XIIIe siècle est décorée de dix-huit médaillons d’anges gravés sur un fond d’émail blanc, bordé de rouge.

L’église possède aussi un tabernacle et des statues de la Vierge en bois doré, des XVIIe et XVIIIe siècles, ainsi qu’une curieuse peinture naïve associant les deux patrons de l’église.

Saint Benoît vu à mi-corps, derrière un parapet, bénit sainte Anne qui apprend à lire à la Vierge, thème courant après le Concile de Trente qui proscrit la représentation antérieure de sainte Anne trinitaire.

Le Chemin de Croix est l'oeuvre de Geneviève Luis (1954).

VEGENNES


    Saint-Saturnin

Terminée par un chœur carré couvert de nervures au XIIIe siècle, l’église a conservé dans sa nef des pilastres romans, mais elle a été considérablement transformée au XVIIe siècle La façade et le clocher datent de cette époque.

L’église conserve un mobilier riche et varié.

Sur la porte du tabernacle, encadré de colonnes torses, est représenté le thème habituel du Christ en croix, accompagné de Marie-Madeleine agenouillée à ses pieds.

Les reliques de sainte Christine, patronne secondaire de la paroisse, sont abritées dans un reliquaire surmontant un tabernacle orné par une main habile d’un bas-relief représentant le Bon Pasteur. Un retable composite encadre et surmonte le reliquaire.(statues de la Vierge à l’Enfant et de saint Jean l’Evangéliste).

Une statue de saint Jean-Baptiste, adossée à une colonne, montre une image athlétique du Précurseur, assez inhabituelle.

Un autel élevé au Sacré-Cœur et un Chemin de croix offrent des exemples d’excellente qualité de l’art néo-gothique, trop longtemps décrié.

Une charmante peinture, naïve et colorée, représente la Vierge à l’Enfant entre deux vases de fleurs.

L'église possède un bel ensemble de vitraux des XIXe et XXe siècles, dont un saint Pierre-Dumoulin-Borie par C.Borie du Puy-en-Velay.

VEIX


    Saint-Salvi

L’église est mentionnée pour la première fois en 999, lorsque les seigneurs du lieu en font don à l’abbaye d’Uzerche qui en fit un prieuré. La construction actuelle date de la fin du XII e siècle. Son chevet droit, auquel s’adosse le presbytère, est percé d’une haute fenêtre lancéolée.

Devant l’ancien clocher-campanile à deux baies abritant des cloches de 1582 et 1785,a été bâtie, vers 1878, une tour carrée surmontant le porche.

La chapelle unique, au nord, a été construite à la fin du XIXe siècle.

VENARSAL


    Saint-Martial

Mentionnée dès 925, l’église actuelle est une construction en moellon, de la fin du XIIe siècle.

Elle conserve des bustes abritant les reliques de saint Salvi et de saint Barthélémy,.une Pietà en bois du XVIIe siècle et une étrange Vierge à l’Enfant. Un retable néo-gothique encadre des statues polychromes du XIXe siècle.

La croix qui surmonte les fonts-baptismaux porte la date 1766. Le portail a été percé d’un oculus marqué de l’inscription Godelin Vialle, 1849.

VEYRIERES

    Notre-Dame-de-l’Assomption

L’ architecture de cette petite église, bien conservée, en fait un exemple intéressant de l’art roman rural. Le chevet à trois pans abrite une abside en hémicycle. La corniche est ornée de corbeaux. Dans la façade, épaulée de contreforts plats, s’ouvre un portail à voussures, encadré d’une moulure, d’un bel effet décoratif. La porte conserve des fragments de pentures romanes.

Le clocher-tour, qui s’élève sur le chœur, est percé de baies géminées. Il abrite l’une des plus anciennes cloches du département, datée de 1476 et décorée de deux médaillons représentant l’Ecce Homo et Notre-Dame des Douleurs.

La longue nef est prolongée par le chœur sur lequel s’ouvre l’abside encadrée par deux demi-colonnes surmontées de chapiteaux ornés de motifs géométriques et d’animaux fantastiques. Un retable en bois, re peint, dont la partie antérieure représenté la Cène, est caractéristique de l’art baroque interprété par des artistes locaux. Saint Jean-Baptiste et saint Martin relèvent également de l'art populaire.

Une restauration récente a mis au jour une remarquable décoration peinte : litre funéraire, ornée d’écussons héraldiques courant le long des murs et motifs géométriques polychromes soulignant l’architecture des fenêtres de la nef.

La statue de saint Roch, honoré comme patron secondaire, fait pendant à celle de la Vierge dans le chœur. Il est également honoré dans un vitrail donné par les enfants de la paroisse en 1914.

VIAM

    Saint-Martin

Attribuée en 1106 à l'abbaye Saint-Martin de Tulle, cette modeste église située sur un éperon rocheux a conservé quelques éléments de style roman : murs épais, ouvertures étroites, corniche ornée de modillons. Sa nef unique se termine par un chevet semi-circulaire et son clocher-arcade à deux baies abrite des cloches datées de 1581 et 1866.

Pourvue de voûtes sur croisée d'ogives à la fin du moyen âge, endommagée lors de la Révolution, l'église vit son délabrement s'accentuer malgré des travaux de remise en état, jusqu'à la restauration générale entreprise en 2010 grâce à la mobilisation des "gens de Viam". Consolidation, mise en valeur de l'architecture et du décor peint qui s'échelonne du XVe au XIXe siècles. En 2013, l'église est dotée d'un ensemble de vitraux aux couleurs éclatantes réalisés par l'artiste corrézienne Geneviève Fourgnaud qui utilise la technique du fusing. Le vitrail dédié à saint Martin, restauré, a été déplacé au fond de l'église.

VIGEOIS


    Saint-Pierre

L’abbaye existait déjà à l’époque mérovingienne puisque saint Yrieix lui accorde sa protection dans le testament qu’il rédige en 572. C’est à la suite des invasions venues du nord que parvinrent à Vigeois les reliques d’une « vierge de Grande-Bretagne », sainte Madagolde.

La chronique rédigée en 1183 par le prieur Geoffroy de Breuil contient des informations précieuses sur l’histoire de l’abbaye, passée sous la dépendance de Saint-Martial de Limoges. Bénéficiant d’une grande prospérité, l’église est reconstruite sur un plan grandiose pendant la première moitié du XIIe siècle. Mais la guerre de Cent Ans cause de grands dégâts, inférieurs toutefois à ceux qu’infligent à l’édifice les attaques des Protestants, en 1590. L’effondrement de la nef en fut la conséquence et le délabrement se poursuivit au cours des XVIIe et XVIIIe siècles. L’église, devenue paroissiale sous la Révolution, fut restaurée à partir de 1866, mais il fallut encore attendre un siècle pour que son architecture et sa sculpture soient mises en valeur.

De l’époque romane subsiste l’ abside d’une ampleur remarquable, pourvue de trois chapelles, sans déambulatoire, présentant des similitudes avec celle de Souillac. Elle s’ouvre sur un transept muni de deux absidioles, communiquant avec la courte nef, reconstruite en 1869.

Le portail qui s’ouvre sur le bras nord du transept est orné d’une arcature polylobée ornée de figurines sculptées. Comme à Lubersac, des animaux s’accrochent aux redents des claveaux. Deux beaux chapiteaux l’encadrent, l’un représentant saint Pierre et saint Paul, l’autre des bustes de lions.

Le décor sculpté occupe, en effet, en dépit des mutilations et des restaurations, une place importante à Vigeois. Les chapiteaux du chevet et du transept, taillés dans un calcaire tendre, contrastent par leur blancheur avec le grès dur qui a servi à la construction de l’église. A l’exception d’une scène empruntée à l’Ancien Testament (Daniel dans la fosse aux lions), les grandes corbeilles illustrent la vie du Christ, avec une insistance particulière sur sa vie publique.

Dans le transept est conservée une peinture représentant sainte Anne trinitaire avec une sainte (XVIe s.).

Un bras-reliquaire et une châsse de la fin du XIIIe siècle sont conservés dans le trésor.

VIGNOLS


    Saint-Laurent

L’église, mentionnée dès le milieu du VIII e siècle, tirait ses revenus du grand vignoble qui l’entourait et qui a donné son nom à la localité. De l’édifice roman subsiste le beau chevet orné d’arcatures. L’abside dont la forme a été comparée à celle d’une coquille saint Jacques est plus large que la nef.

Après la Révolution qui avait laissé l’édifice en très mauvais état, on couvrit d’un plafond la nef et le chœur qui avaient perdu leurs voûtes et l’on refit la chapelle du midi. En 1837 fut posée la première pierre d’un clocher-tour remplaçant l’ancien clocher-pignon de façade. La cloche, datant de 1535 était surnommée « le taureau de Vignols », en raison de la puissance de sa sonnerie...

Au-dessus du maître-autel a été placée une toile, donnée sous le règne de Louis-Philippe, qui représente la Mort de saint Bruno, par Lesueur.

L’église possède un retable du XVIIe siècle, dont le tabernacle est orné d’un bas-relief représentant le Bon Pasteur. Une gracieuse Vierge à l’Enfant et la statue du diacre saint Laurent doivent être contemporaines de la restauration de l’église.

VITRAC-SUR-MONTANE


    Saint-Pierre

De l’époque romane datent le chœur et l’abside polygonale. La nef et les chapelles latérales ont été remaniées au XVe siècle. La tour carrée du clocher abrite trois cloches anciennes. Elle surmonte un porche profond au fond duquel s’ouvre un portail de style Renaissance.

L’église possède deux œuvres majeures de la sculpture de la fin du moyen âge : une Pietà et un saint Louis, malheureusement mutilé.

VOUTEZAC


    Saint-Christophe

Avec son clocher-tour haut de 26 mètres, l’église devait faire partie du système défensif du château forteresse dont elle était voisine. Dotée, à la fin du moyen âge, de deux chapelles couvertes de voûtes à nervures prismatiques ornées d’armoiries, elle fut occupée par les protestants qui l’incendièrent. A nouveau ruinée sous la Révolution, elle ne fut restaurée qu’en 1818. Après les dommages causés par la dernière guerre, l’église fit l’objet de travaux et d’embellissements pendant toute la seconde moitié du XXe siècle.

La restauration de 1981 a mis au jour des peintures murales qui complètent la décoration du retable. Cet ensemble monumental en bois peint et doré, d’un auteur resté inconnu, date de la fin du XVIIe siècle. Quatre colonnes torses encadrent une Crucifixion peinte. Les statues de saint Christophe et de saint Jacques, patron secondaire fêté le même jour, occupent les niches latérales. Dans le fronton, orné d’opulentes guirlandes, Dieu le Père est adoré par quatre anges agenouillés ; la colombe, symbole de l’Esprit - Saint reproduit, de ses ailes éployées, le geste de ses bras ouverts. Il bénit son Fils dont l’agonie au Jardin des Oliviers est représentée de façon originale sur le devant d’autel. Au lieu d’être agenouillé, en prière, au milieu des apôtres endormis, il sommeille soutenu par un ange qui lui montre les instruments de la Passion qu’il s’apprête à subir. L’artiste, imaginatif, a sculpté un superbe dragon, signe du mal, au premier plan de la scène.

Un riche ensemble de statues des XVIIe et XVIIIe siècles représentent la Madone, divers saints et une admirable Vierge de Pitié. Deux bustes renferment les reliques de sainte Flavie et de saint Asclep, évêque de Limoges.

Des anciens vitraux, seul subsiste celui consacré à l’Immaculée Conception, commémorant la promulgation de ce dogme en 1854. Il est intéressant de comparer le vitrail de la Sainte Famille par Francis Chigot, en 1947 à la toile du XVIIe siècle montrant l’Enfant Jésus faisant ses premiers pas entre ses parents. Tout e conservant les repères symboliques, fleur de lys et agneau, le maître-verrier de Limoges a situé la scène dans le monde contemporain et confié à Marie la tâche d’écosser des petits pois... Le vitrail de saint Christophe est dû au même atelier.

Le Chemin de Croix date de 1951.

    Chapelle du Saillant

La chapelle actuelle fut construite vers 1620 par Jean du Saillant dont les armes figuraient sur la porte que surmonte une Vierge de Pitié.

On y vénère Notre-Dame de Lorette, haut-relief en bois polychrome portant l’inscription « Noble Peironelle de Rouffignac fit faire cette image l’an mil cinq cent quarante sept ». Il représente la Vierge allaitant, transportée par les anges, avec sa maison, à Lorette en Italie où fut élevée une basilique, but de pèlerinage probablement accompli par la donatrice, seconde épouse de Guillaume de Lasteyrie du Saillant. L’exécution fruste dénote la main d’un imagier local qui devait avoir une gravure pour modèle.

Les visiteurs d’aujourd’hui sont surtout sensibles aux vitraux de Marc Chagall, réalisés par l’atelier Marcq-Simon de Reims, de 1977 à 1982. Derrière l’autel, «l’eau, la terre et l’air sont illuminés par le feu de l’Esprit qui les a créés, auquel répond dans la petite rose du portail un bouquet de fleurs où toutes les couleurs de l’artiste se rassemblent en un feu d’artifice de gemmes et de pierres précieuses... » Charles Marcq, Festival de la Vézère, 1985.