Églises de Corrèze >Communes commençant par PPALAZINGESSaint-Pierre et Saint-Laurent« Les Normands païens, s’étant répandus dans la province entière, y détruisirent quantité de monastères et d’églises, au nombre desquelles, malheureusement, fut celle de La Roche, qui tomba dès lors dans un trop long oubli ». Cette chronique, écrite vers 925, nous conte comment les ruines furent relevées par un chevalier de la contrée, Amaugier Pallo. En 1790, la paroisse devint commune, mais fut rattachée, en 1808, à la cure d’Aubazine. La façade de cette petite église à nef unique est surmontée d’un clocher-pignon à redents, percé de deux baies, Sobre à l’extérieur, elle offre un intérieur vivant et coloré, grâce aux œuvres d’art qui la décorent. Des restes d’une décoration murale, à base de motifs géométriques égayent ses murs, éclairés par des vitraux dont les couleurs et les dessins s’harmonisent avec ces vestiges. Les murs blanchis à la chaux font ressortir le revêtement en bois peint qui meuble le mur du chevet. Le tabernacle est orné de bas-reliefs dont les personnages sont de véritables portraits. Un remarquable Christ est présenté sur une croix moderne. Un panneau en céramique, l’Ascension du prophète Elie, est l’œuvre.de Bernard Broussoles, sur un carton d’Elie Denoix, qui a réalisé les vitraux. PALISSESaint-MartialDe sa construction au XIIe siècle, l’église a conservé une grande partie de ses murs, pourvus de contreforts plats et de corbeaux et, à l’intérieur, des pilastres à demi-colonnes, ainsi qu’une corniche. Le portail ouest orné de « lobes à copeaux »,est encadré par des archivoltes reposant sur des chapiteaux sculptés. Les vantaux sont ornés de pentures terminées par des pommes de pin. La singularité de l’édifice réside dans la situation du clocher, isolé de l’église, simple mur droit percé de deux baies, en équerre avec la façade. A-t-il été construit, comme le suggère René Fage, pour former comme un paravent, « mettant les fidèles qui sortent des offices à l’abri de la bise d’hiver » ? Cet isolement est, en tout cas, volontaire, comme l’atteste la mouluration qui fait le tour des quatre petits étages, en retrait, en largeur comme en épaisseur. L’église possède une cuve baptismale en granit ornée de sculptures primitives et une Pietà en bois peint et doré, portant l’inscription « Cette image de pitié a été faite et sculptée par Mr d’Aubusson, l’aîné, en l’année 1775, en juin et juillet ». La théâtralité l’emporte sur la douleur qu’exprimaient les groupes de la fin du moyen âge, mais l’élégance des poses et le jeu des draperies révèlent un sculpteur habile dont l’identité n’a pas été découverte. Une statue en bois probablement due à un imagier local figure sainte Barbe. PANDRIGNESSaint-PardouxBâtie sur une dénivellation, l’église se présente comme un long rectangle, terminé par un chevet plat, plan qui favorisait la couverture des églises pauvres, comme l’était celle de cette petite paroisse, la dernière en revenus du diocèse de Tulle dont elle fit partie en 1318. Les ouvertures en plein cintre remontent à l’époque romane mais l’édifice fut remanié, comme tant d’autres, à la fin du moyen âge. C’est alors que fut construit le « clocher-logis », dépassant de beaucoup les combles de l’église, et qui, tel un donjon, devait servir de refuge en cas d’attaque. N’ayant plus à jouer de rôle défensif, il a été doublé vers l’ouest par un clocher-pignon à trois baies, surmontant une façade nue. L’intérieur, bien restauré, couvert d’un plafond plat, a été habillé de boiseries au XIXe siècle. De cette époque datent les vitraux, représentant le Sauveur, saint Jean-Baptiste et saint Pardoux. Le mobilier comporte plusieurs statues en bois et un buste-reliquaire des XVIe et XVIIe siècles. PERET-BEL-AIRSaint-PierreL’église, d’origine romane a été couverte de voûtes sur croisée d’ogives et pourvue de chapelles latérales à la fin du XVe siècle. De cette époque datent deux sculptures intéressantes en pierre polychrome: la Vierge de Pitié dans la chapelle sud et sainte Catherine d’Alexandrie foulant à ses pieds l’Empereur Maxence, dans la chapelle nord. Du retable, démantelé, qui ornait le maître-autel, subsistent quelques vestiges (Dieu le Père et le tabernacle). Deux statues ( saint Pierre et un évêque) datent du XVIe siècle. Du XVIIe paraît dater la représentation très expressive de saint Joseph et l’Enfant Jésus, taillée dans du bois de chêne. L’ancienne toiture de chaume a été remplacée par l’ardoise en 1850. Les vitraux ont été exécutés, en 1968, par Léon Zack, en parfaite harmonie avec l’architecture. PEROLS-SUR-VÉZÈRESaint-Côme et Saint- DamienEn 1890, l’abbé Poulbrière visitait une « église croulante » dont la structure romane avait été remaniée au XVe siècle. Elle comportait trois travées flanquées de deux chapelles, une troisième ayant été ajoutée en 1500. Le chevet plat portait la date de 1773. Rebâtie en pierre de taille par l’architecte Bardon, le nouvel édifice fut ouvert au culte en 1897, un clocher-tour ayant remplacé l’ancien clocher-pignon. Le Christ en croix qui surmonte le maître-autel est une sculpture monumentale en bois polychrome, du XVIIIe siècle. Des statues représentent les saints patrons, en barrette, robe rouge, rabat et camail, portant leurs bocaux et les palmes du martyre. Un beau tondo provenant de l’ancien retable figure le Sacrifice d’Abraham. Un buste de saint Léonard proviendrait d’Orlac, ancienne chapelle dépendant de Saint-Léonard-de-Noblat. Une belle stèle rend hommage aux morts de la guerre 1914-1918. BarsangesAutre dépendance de Saint-Léonard, l’église était consacrée à ce saint dont un buste est conservé à Pérols. La Révolution l’éleva au rang de commune et l’édifice, couvert en chaume, bénéficia de quelques réparations pendant les deux années où il servit de paroisse, lors de la reconstruction de Pérols. Une remarquable cuve en granit monolithe, décorée d’une scène de chasse remontant à l’époque gallo-romaine a été réemployée comme cuve baptismale. Elle est apparentée à l’art du proche sanctuaire des Cars. PERPEZAC-LE-BLANCSaint-PantaléonLa paroisse tire son nom, par opposition à Perpezac-le-Noir, d’un sol plus blanc ‘calcaire ou grès bigarré au lieu de granit) et d’une situation plus ensoleillée. L’église fut donnée, en 922, par Charles le Simple à l’abbaye de Solignac en Haut-Limousin. L’édifice conserve du XIIe siècle de grandes arcades le long des murs de la nef et, sous son clocher carré, une coupole octogonale que supportent des pilastres renforcés de colonnes géminées. Le chevet, profond s’achève par un mur droit. L’édifice fut remanié en 1497 et c’est probablement alors que fut sculptée l’émouvante Vierge de Pitié en pierre polychrome, abritée dans une niche du mur nord de la nef. Les boiseries du chœur, ornées de rinceaux et de corbeilles de fleurs sculptés en bas-relief, datent de la fin du XVIIe siècle, comme le tabernacle et le retable du maître-autel. La restauration de 1988 a mis en valeur le jeu subtil des ors brillants et des ors brunis dont sont rehaussées les sculptures. Le tabernacle est orné des scènes de la Passion et de statuettes représentant notamment saint Eutrope. Bien que n’ayant jamais été le patron officiel, son culte semble avoir supplanté celui de saint Pantaléon. C’était sa fête que l’on célébrait, le premier dimanche après le 30 avril, où accourait une foule d’étrangers, gens souffreteux qui se cachent du curé pour approcher de la statue leurs têtes, leurs mains ou leurs membres malades... » Comme il est d’usage, une toile figurant le Calvaire surmonte le tabernacle. Une « Adoration du Saint-Sacrement » par deux anges a été peinte au XIXe siècle par un artiste anonyme. La sacristie conserve un bel encensoir du XVIIe siècle PERPEZAC-LE-NOIRSaint-SicaireHilduin, évêque de Limoges donna en 990 l’église au monastère de Brantôme, dont il avait été abbé. Saint Sicaire, l’un des Saints Innocents, patron très populaire de cette abbaye, devint celui de la paroisse. En forme de rectangle allongé, remontant probablement au XIIIe siècle, l’édifice a été agrandi de deux chapelles au XIXe siècle. Les voûtes, qui s’étaient écroulées ont été refaites, ainsi que le clocher-tour. Des arcades percées dans les murs attestent une construction soignée en pierres bien appareillées. Autour du vaisseau court une litre funèbre dont les écus semblent être ceux des Bigeardel, seigneurs du lieu, comme l’atteste la cloche datant de 1594. Du retable démantelé subsistent des scènes, peintes sur bois, de la Passion du Christ, ainsi que des bas-reliefs représentant le Bon Pasteur et les quatre Evangélistes. Trois crucifix illustrent l’évolution stylistique de ce thème, du XVIIe au XXe siècle. Des vitraux contemporains égayent la nudité de l’architecture. LE PESCHERSaint-Jean-BaptisteErigé en paroisse en 1877, par le dédoublement de celle de Sérilhac, le Pescher qui fut constitué en commune vingt ans plus tard, « repose doucement dans le vallon de la Sourdoire, au pied des coteaux porteurs de l’ancien chef-lieu » (J.B.Poulbrière). Jadis, simple chapelle du château, aujourd’hui disparu, l’édifice fut agrandi, en 1877, de la partie constituant le sanctuaire, en la flanquant de bas-côtés. Deux Vierges de Pitié en pierre de la fin du XVe siècle constituent un patrimoine remarquable. De mains certainement différentes, elles offrent deux expressions de la douleur. Yeux baissés et mains jointes, Marie médite sur le corps de son fils, plus qu’elle ne le regarde. Ce petit groupe a dû être commandé par un des seigneurs du lieu, dont l’écusson, illisible, figure au premier plan. Plus théâtrale dans sa pose, la seconde Pietà a été sauvagement mutilée, peut-être en 1586, lorsque 600 huguenots se barricadèrent dans le village pour assiéger le château appartenant à Jean de Saint-Chamant. Un tabernacle placé sur l’autel après la tourmente, présente un avant-corps décoré du crucifix, entouré de saint Jean-Baptiste et de saint Joseph. Une statue en bois, amputée de ses bras, représente peut-être aussi le Précurseur. PEYRELEVADESaint-PierreL’église romane à chevet droit a son accès au sud, tandis que la façade ouest, sans ouverture se présente comme un mur épaulé de contreforts et surmonté d’un pignon à trois baies. Celle du milieu abrite une cloche datée de 1519. Un peu avant cette date, ont été construits le bas-côté nord et la chapelle flamboyante dédiée à la Vierge, au sud. Du XIIe siècle subsistent de beaux chapiteaux ornés de motifs stylisés d’une force expressive étonnante, comme la cuve baptismale. Si les pierres levées qui ont donné son nom à la commune ont disparu, il subsiste plusieurs belles croix de granit. L’une derrière le chevet de l’église, porte l’inscription "Pierre de Ludinas 1582". L’autre, dite « croix du bélier », est portée par le corps massif de cet animal, symbole du Christ immolé. Elle est ornée de la croix maltaise. Un tabernacle, exécuté par Pierre Duhamel en 1680, est le seul vestige d’un retable disparu. La porte, décorée d’une Crucifixion avec Jérusalem à l’arrière-plan, est surmontée d’un fronton semi-circulaire encadrant le Père Eternel. Les motifs végétaux sont traités dans un style naturaliste, cherchant à imiter la décoration florale de l’autel. Très proches de la nature sont également les visages des gracieux enfants-termes qui se dressent à chaque extrémité. Dans la chapelle sud, un retable coloré est un excellent exemple de la transcription en style populaire des œuvres élaborées par les ateliers réputés, tel celui des Duhamel. Un vitrail du XIXe siècle représente Moïse faisant jaillir l’eau du rocher. La chapelle du Rât, consacrée à saint Roch, possède une effigie de son titulaire. PEYRISSACSaint-BlaiseDominant du haut d’un tertre le ravin de la Vézère, l’église possède une abside à cinq pans, de la fin du XIIe siècle. L’unique chapelle, au sud, est du XVe siècle et la porte occidentale, sous le clocher-pignon à trois baies, porte la date de 1748. Cette chapelle seigneuriale dont la porte est décorée d’armoiries, communiquait avec le château, aujourd’hui disparu. De l’époque de sa construction semblent dater les cinq belles statues en pierre peinte qui décorent le pourtour du chœur. Elles représentent saint Blaise en évêque, Antoine reconnaissable à son porcelet, et un autre ermite, identifié par Poulbrière avec saint Léonard, mais peu conforme à l’iconographie de ce dernier, généralement vêtu en diacre. Les deux saintes sont Agnès et Marguerite sortant indemne du dragon, protectrice des femmes en couches. L’écusson, aux armes effacées, placé devant la statue, était probablement celui de la donatrice. J.B. Poulbrière signale aussi une « Mère de douleurs « faisant partie de cet ensemble, conservée dans une maison du village. Maître Lachaud, l’illustre avocat, aurait fait don, pour la remplacer, de la Vierge actuelle ; le crucifix et les chandeliers du maître-autel portent l’inscription : « Donné par l’Empereur Napoléon III ». PIERREFITTESaint-CapraisComme Peyrelevade, Pierrefitte doit son nom à un monument mégalithique disparu. Il reste peu de chose de l’édifice primitif, à part le maître-autel en pierre du XIIIe siècle. Après l’incendie qui détruisit presque entièrement le bourg en 1880, l’église fut profondément remaniée. Le clocher-pignon a été remplacé par un clocher-tour latéral de style gothique. Dans une niche du mur sud de la nef est abritée une Vierge de Pitié en pierre polychrome, de la fin du XVe siècle. Le Christ est pleuré par un ange qui se tient à la droite de Marie. LE PORT-DIEUSaint-CapraisPort-Dieu, passage de rivière au bord de la Dordogne, devint le « port divin » pour les passagers de ce monde à l’autre, grâce à l’implantation d’un cloître par saint Robert, fondateur de la célèbre abbaye de la Chaise-Dieu. C’est un gentilhomme troubadour, Raoul Passeron de Saint-Sauve qui, devenu son disciple, lui avait fait don de cette terre. Le cloître, bâti vers 1060, ne fut jamais une abbaye, mais l’une des principales dépendances de la maison-mère. Le prieuré s’était établi à mi-hauteur, sur un éperon dominant le vallon. Il avait une ceinture de remparts, ouverte par deux portes et flanquées de tours rondes, un château prioral entouré de jardins et une Eglise qui fut pillée et démolie, en 1597 par les Huguenots. L’église paroissiale actuelle avait été bâtie pour la population environnante. Placée d’abord sous le patronage de la Sainte Trinité, elle honora ensuite saint Caprais, évêque d’Agen, dont elle possédait des reliques. Son chevet en hémicycle en est la partie la plus ancienne. Le portail date de la fin de l’époque gothique. En 1695, la voûte menaçant de s’écrouler, des réparations furent effectuées, mais c’est surtout au XIXe siècle que la restauration fut entreprise. En 1894 furent exécutées des fresques, sous la direction d’un peintre-décorateur de Clermont, Chabourlat et, dans les années qui suivirent, autels, chaire et boiseries du chœur furent renouvelés. Dans l’église refaite à neuf furent installées une Vierge de Pitié en pierre du XVIe siècle et cinq statues en bois : saint Sébastien, saint Caprais, saint Etienne, sainte Anne et saint Joachim. PRADINESSaint-GeorgesPradines possédait une église dès la première moitié du XIIe siècle. Sur son pignon d’ouest s’élève un clocher-mur à deux baies qui ne domine aucune porte. L’entrée se trouve du côté nord, donnant accès au cimetière. La nef, modeste, contraste avec le chœur polygonal du XVe siècle, décoré d’une belle clé de voûte et de nervures retombant sur des culots sculptés. LE PUY D’ARNACSaint-EtienneLa cure était, au moyen âge, la plus importante du Bas-Limousin, après celle de Chamboulive. Les épidémies répétées de peste aux XVe, XVIe et XVIIe siècles, ont introduit et popularisé le culte de saint Roch, jouissant d’un autel et devenu patron secondaire. En 1727, les paroissiens lui adjoignirent saint Pierre de Vérone comme « gardien de leurs vignes », les plus réputées du canton à cette époque... Jadis entourée d’un vaste cimetière, l’église romane a été maintes fois remaniée. La façade occidentale était autrefois dépourvue d’ouvertures, l’entrée se faisant par une belle porte à voussures, sur le flanc sud. Les chapelles latérales, édifiées au XVe siècle, furent réunies au XIXe, de façon à formes des bas-côtés. Deux de ces chapelles, au sud et au nord, possèdent des retables du XVIIIe siècle. Le plus important est celui, en bois peint, argenté et doré, qui surmonte le maître-autel datant du XIXe siècle. En son centre figure un tableau représentant la Lapidation de saint Etienne. Daté de 1643, il est signé par François Brossard, peintre de Tulle. Il a été restauré, ainsi que l’ensemble des boiseries du chœur. Le tabernacle, de facture classique, est orné de six statuettes de saints et de scènes de la Passion, le Calvaire figurant sur la porte, comme il est d’usage. Dans la nef sont exposées deux statues de la Vierge et saint Jean-Baptiste en bois peint et doré, du XVIIIe siècle, ainsi qu’un Christ en croix et, sur le mur sud, la statue en bois peint et doré de saint Pierre de Vérone. Pour protéger leur vignoble de la grêle, les paroissiens la promenaient en procession le jour de sa fête, le 29 avril. Églises de CorrèzeTABLE DES MATIERES
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