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NAVES


    Saint-Pierre-aux-Liens

L’importance et la richesse de Naves remontent à l’époque romaine. Le prieuré et son église furent donnés par saint Yrieix, vers l’an 572, à Vigeois qui les céda à son tour à Saint-Martin de Tulle. Un château s’élevait au flanc nord de l’église, pourvue de revenus importants.

L’édifice actuel fut refait au XIVe siècle, probablement après l’érection de Tulle en évêché indépendant. La nef et la façade, d’une élégante sobriété, font regretter la destruction du chœur lors des guerres de Religion. Le portail est surmonté d’une rosace rayonnante, la seule qui existe en Corrèze. Son vitrail, exécuté au XIXe siècle, a été restauré par Dominique de Rael.

L’œuvre majeure de l’église est le retable monumental, chef-d’œuvre du genre en Bas-Limousin. Il porte la date 1704 et les initiales de son auteur, Pierre Duhamel, le représentant le plus doué de la dynastie tulloise qui a donné quatre sculpteurs sur bois. Il meuble le mur droit du chevet, reconstruit en 1897 et provient de l’église Saint-Pierre-aux-Liens de Tulle, pour laquelle il avait été commandé vers 1690.

Le soubassement est orné de dix panneaux qui représentent, avec ceux du tabernacle, des scènes du Nouveau Testament et de la vie de saint Pierre, patron de l’église. Le centre est occupé par un tableau représentant le Calvaire, lieu du sacrifice commémoré dans la messe et surmonté de sa préfiguration, le Sacrifice d’Abraham. De chaque côté, encadrés par une ornementation d’une richesse extrême, quatre statues représentent les saints Pierre et Paul, ainsi que Jean-Baptiste et Jérôme, patrons respectivement des pénitents blancs et des pénitents bleus de Tulle. Le couronnement est dominé par la colombe de l’Esprit Saint planant sur l’Ascension et la Pentecôte.

La rénovation intérieure de l’église a fait apparaître des vestiges de peintures des XIVe et XVIIe siècles. La plus ancienne est une Annonciation qui orne l’entrée de la chapelle nord. La chapelle sud, de Notre-Dame, dite La Grande, fut élevée peu avant 1750.

Une litre funéraire portant les armes des Saint-Martial, titulaires de la prévôté entre 1587 et 1661 a également été retrouvée. Une naïve statue en bois peint et doré, de la fin du XVIIe siècle représente saint Roch.

Une brochure de la collection « Itinéraires du Patrimoine » est un guide exhaustif pour la visite de l’église.

NESPOULS


    Saint-Julien-de-Brioude

Ce prieuré-cure dépendait, au moyen âge, de l’abbaye de Souillac. Outre le saint patron, trois autres saints y sont vénérés : saint Sulpice, auquel est consacrée la chapelle de la famille Nicolas de Favars, saint Roch, invoqué contre la peste, saint Jean-Baptiste, qui avait une chapelle au hameau de Belveyre.

L’élévation de l’édifice primitif est soulignée par la corniche ornée de modillons qui court à l’extérieur, au-dessus d’arcades légèrement brisées reposant sur des colonnes ornées de chapiteaux. Les baies en plein cintre qu’elles encadrent sont de pur style roman. L’édifice fut considérablement surélevé pour permettre la défense. On monte à l’étage supérieur par un escalier tournant percé de meurtrières. La façade ouest se présente comme un mur aussi élevé que celui du chevet. Le clocher abrite deux cloches, dont l’une porte la date de 1534La restauration intérieure a révélé, dans l’abside, des restes de fresques datant peut-être de cette époque, célébrant le Christ entouré des symboles des Evangélistes.

Un petit retable en bois doré du XVIIe siècle représente quatre saints et deux saintes dans des médaillons. On a placé au milieu un buste-reliquaire polychrome.

NEUVIC


    Saint-Etienne

Neuvic, élevée au rang de ville au XIIIe siècle, relevait du prieuré de Saint-Angel. De l’édifice roman subsistent l’absidiole nord du transept et le portail à voussures, dont un chapiteau représente la Lapidation de saint Etienne. Le clocher-tour rectangulaire est orné de baies géminées. Au cours des remaniements successifs intervenus aux XIVe et XVe siècles, le chevet a été refait et les bas-côtés de la nef ont disparu.

Au milieu du XIXe siècle, on a remplacé les vitraux anciens du chœur par des verrières exécutées par l’atelier Maréchal, à Metz. Deux vitraux contemporains sont dus à Louis-René Petit.

Sur l’autel de l’absidiole sud trône la Vierge miraculeuse, Notre-Dame de Pennacorn, objet d’un fervent pèlerinage.

NEUVILLE


    Saint-Pierre

L’église de Neuville appartenait, au début du XIIe siècle, à l’abbaye de Tulle. Le Ier septembre 1478, l’évêque de Limoges permettait à Jean Vigier, évêque de Lavaur, « de transporter l’église en lieu plus convenable qu’elle n’était... ».

Le consentement, requis, des paroissiens dut être donné, car l’édifice porte à ses voûtes les armes des Vigier, seigneurs de l’endroit La nef de deux travées, élargie au niveau du transept par deux chapelles, s’achève par un chevet polygonal, épaulé par des contreforts et percé d’ouvertures hautes et très étroites. Le portail, décoré de chapiteaux et de roses finement sculptés, est dominé par un clocher-mur de quatre arcades.

L’intérieur, homogène, est voûté d’ogives retombant sur des consoles ornées de masques pittoresques.

Il a été pourvu d’un ensemble de vitraux abstraits en 1988.

Deux tableaux naïfs représentent le Calvaire et la Vierge donnant le Rosaire à saint Dominique et sainte Catherine de Sienne. Un panneau de retable figure une allégorie de la Charité d’une remarquable élégance.

NOAILHAC


    Saint-Pierre

L’aspect extérieur de l’édifice frappe par la tour du clocher dominant une église romano-gothique, qui fut jadis fortifiée. Les modillons ouvragés du chevet roman sont surmontés d’un encorbellement en saillie sur lequel prenait appui une galerie de défense.

Polygonal à l’extérieur, ce chevet est, à l’intérieur, en hémicycle décoré d’arcatures. Les colonnes supportant les arcs doubleaux et les colonnettes des arcades sont décorées de chapiteaux historiés. On reconnaît notamment le Péché originel, Daniel entre les lions, parmi un peuple de monstres et de sirènes.

La nef, très restaurée, est de style gothique flamboyant. Trois travées éclaires au sud de fenêtres tréflées sont flanquées de deux chapelles formant transept. Leurs clefs de voûte sont ornées des armes de la maison de Noailles. Celles de la nef représentent saint Médard, patron primitif de la paroisse et saint Pierre.

Les stalles du chœur datent également du XVe siècle. La cuve baptismale est romane, comme l’étaient le portail et le porche de la façade ouest. Ils ont été remplacés par une façade monotone, après la destruction du château mitoyen, dont seule subsiste une tourelle sur le flanc sud, où se fait désormais l’accès à l’église.

NOAILLES


    Saint-Blaise

Voisine du château des Noailles, l’église a bénéficié au cours des siècles de la protection de cette illustre famille.

Construit en grès, l’édifice roman possède une abside à cinq pans qui s’ouvre par un arc légèrement brisé sur une travée droite dont les colonnes sont ornées de chapiteaux. Les deux travées de la nef ont été voûtées d’ogives à la fin de l’époque gothique. A cette époque fut ajoutée la chapelle nord et, un peu plus tard, la chapelle sud qui lui fait face. Elles conservent des fragments de vitraux des XVe et XVIe siècles, récemment restaurés.

Plusieurs remaniements ont modifié la structure et le décor. En 1557, Antoine de Noailles obtint du pape la création d’un chapitre de chanoines, ce qui entraîna la construction de stalles dans le chœur. En 1825 y furent installés des lambris ornés de peintures, entraînant le sectionnement de huit colonnes et la destruction de deux chapiteaux. En décembre 1919, le clocher-mur s’affaissa, détruisant le porche roman trilobé et entraînant dans sa chute une partie de la voûte. La partie écroulée fut reconstruite en 1922.

Le décor sculpté se compose de chapiteaux, en place ou déposés dans la chapelle nord. Outre les motifs végétaux, le décor comporte des personnages aux bras entrelacés se tirant la barbe et d’autres, aux angles de la corbeille, paraissent supporter de leurs bras le poids de l’architecture.

Bien qu’il ne soit pas le patron de l’église, saint Eutrope y est l’objet d’un culte fervent. Un reliquaire en bois doré du XVIIIe siècle est présenté sur son autel, dans la chapelle nord. Peut-être est-ce le comte Alexis de Noailles, nommé comme « bienfaiteur » sur la cloche de 1824, qui, outre le décor du chœur, offrit à l’église le tableau représentant « la mise en croix du Christ », morceau de réception à l’Académie de peinture (1725) de Claude Gillot, originaire de Langres et maître de Watteau.

Un coffre-vitrine abrite la châsse de sainte Catherine (XIIIe s.), en cuivre émaillé doré, ainsi qu’une autre petite châsse de la même époque. Deux émaux peints du XVIIe siècle (Crucifixion et saint Augustin) sont également conservés.

NONARDS


    Saint-Martin

L’église était, au VIIe siècle, une possession de la puissante abbaye de Solignac, comme Brivezac, Chenaliers, le Puy-d’Arnac, Curemonte et Chaufour, mais, en 860, elle fut donnée à l’abbaye de Beaulieu. Quatre ans plus tard, les reliques de sainte Fauste y reposèrent une nuit, sur le chemin de Brivezac. L’église a conservé celles de saint Cloud, qui possède une chapelle où subsistent des fresques du XIVe siècle représentant la Charité de saint Martin, saint Georges et le dragon et le martyre de saint Sébastien.

La nef romane s’adosse à un clocher-mur percé de quatre grandes baies. Au XVe siècle, on ouvrit à sa base deux arcs aigus donnant sur une chapelle où subsistent des fresques représentant La Charité de saint Martin, saint Georges et le dragon et le Martyre de saint Sébastien. Le mur extérieur est percé d’un enfeu où l’on peut lire le nom de Jean Gyne, curé de la paroisse en 1426. Sans doute est-ce à cette date que fut construite cette chapelle seigneuriale dont les armoiries, peut-être des Martret, sont devenues illisibles.